Encore une fois, hier vendredi à Bouira, et pour l'acte XIV du Hirak, ils étaient là par dizaines de milliers, bravant la chaleur et le jeûne, pour réitérer leurs mots d'ordre habituels mais, aussi, leur détermination à toujours marcher jusqu'au départ de tous. « Chaâb yourid yetnahaw ga3 » ( le peuple veut qu'ils soient tous délogés), scandaient les milliers de marcheurs qui, comme les autres vendredis, sillonnaient les principales artères de la ville de Bouira avec banderoles et pancartes, ainsi que des cris de « Djazaïr horra dimocratia », « Bensalah dégage, Bedoui dégage, Gaïd Salah dégage ! ». Il faut dire que la semaine qui venait de s'écouler était riche en événements surtout avec les différentes interventions du chef d'état-major, qui sont perçues comme étant une démarcation des revendications du peuple qui réclame le départ de tous les symboles du système, surtout Bensalah et Bedoui ; deux figures dont le départ est avancé comme condition indispensable pour l'entame d'une véritable transition telle que revendiquée depuis des semaines par le peuple. Malgré ces appels pressants du peuple, le chef d'état-major refuse d'accéder à cette revendication et continue à s'accrocher au fameux article 102 de la Constitution, usé et usité par le temps et les événements. Il faut dire que, outre ces sorties médiatiques de la semaine, il y avait, durant la matinée d'hier, des informations qui ont circulé à travers la toile et qui faisaient état d'une répression par la police à Alger, ponctuée par de multiples interpellations des manifestants. Ce sur quoi les marcheurs scandaient « Ya lil3ar, ya lil3ar, boulici wella haggar » (ô la honte, ô la honte, le policier est devenu un oppresseur). Toutes ces données ont poussé les milliers de marcheurs à scander à tue-tête et longtemps durant la marche « Gaïd Salah dégage » ; un slogan qui revenait à plusieurs reprises, alors que sur une grande banderole écrite en français et certaines pancartes, on pouvait lire : « Gaïd Salah dégage». Cela étant, à Bouira, lors de cette marche d'hier, deux faits ont attiré notre attention ; d'abord certains slogans propres aux arouch comme « Pouvoir assassin » et autre « Ulac lvot ulac », étaient presque absents ; ainsi que les slogans concernant l'annulation de l'élection du 4 juillet. A propos de cette dernière, tout se passe comme si la population était passée à autre chose tant elle sait que cette élection ne pourra jamais avoir lieu. Alors que pour les slogans propres aux arouch, le moins qu'on puisse dire est que la population qui était venue des quatre coins de la wilaya ; une population composée d'arabophones et de berbérophones, a fini par comprendre que le principal combat de l'heure est le départ du système. Y. Y.