La marche de ce 14e vendredi à Constantine a été caractérisée par un nombre moins imposant de marcheurs, des slogans parfois contradictoires mais une détermination intacte et un encadrement bien organisé. Les jeunes volontaires habillés de gilets orange qui avaient organisé les marches précédentes avec leurs brassards pour être facilement repérables, et ce, pour apporter l'aide aux manifestants, et surtout, éviter tout affrontement et dérapage entre les casseurs et les forces anti-émeutes, ont été hier les meneurs avec leurs slogans anti-Gaïd Salah. « Azma Siyassiya machi doustouriya » (c'est une crise politique et non institutionnelle), scandaient-ils . C'est la première fois que ces jeunes sont aussi nombreux et mènent les cortèges de manière organisée, trop même en imposant leurs slogans et leurs pancartes aux marcheurs, tous hostiles au général du corps d'armée Gaïd Salah. Cependant, les différents carrés des marcheurs ont tous reconduit la détermination d'en finir avec le système politique en place avec les mêmes slogans et en renouvelant, encore une fois , l'exigence du départ de l'actuel chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, et du gouvernement Bedoui, « Ni Bedoui, ni Bensalah » au même titre que leur rejet de la tenue de l'élection présidentielle le 4 juillet prochain « Makach intikhabat ya el-îssabat ». Les Constantinois, et de moins en moins de Constantinoises, ont de nouveau fait entendre leur voix en cette journée du Ramadhan et dont une grande majorité a fait valoir l'option Ahmed Taleb Ibrahimi qui accompagnait une revendication sur la conduite de la période de transition par des personnes sans lien avec le régime et qui a fait son apparition déjà le vendredi dernier. Les fidèles se sont donné rendez-vous devant le palais de la Culture Mohamed-Laïd-Al-Khalifa pour entamer vers 14h leur marche hebdomadaire déferlant sur les rues Belouizdad et Abane-Ramdane pour arriver, une nouvelle fois, devant le palais de la Culture Al-Khalifa. Si certains avaient dénoncé les velléités d'instauration d'une dictature militaire en martelant avec force «Dawla madania, machi askaria» (Etat civil, pas militaire), «Gaïd Salah dégage !» et «Djoumhouria machi caserna» (Une République, pas une caserne), d'autres étaient d'un autre avis défendant le général et la démarche de l'armée. Ilhem Tir