La conférence du 15 juin, qui sera organisée au lendemain du 17e vendredi de mobilisation, sera l'occasion d'adopter un plan de sortie de crise de la société civile. Ce plan sera présenté à la classe politique et au Commandement de l'armée qui s'oppose, pour le moment, à toute transition pilotée en dehors de la Constitution. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - La société civile ne veut pas rester spectatrice des événements qui se déroulent dans le pays. Près de 70 organisations, regroupées au sein d'un Collectif des dynamiques de la société civile pour une transition démocratique et pacifique, se sont réunies, hier à Alger, dans le but de proposer une solution consensuelle à la crise.. C'est une réunion préparatoire à la conférence nationale qui aura lieu le 15 juin prochain et durant laquelle une feuille de route commune devra être présentée par ce collectif. Cette entité rassemble des organisations nationales affiliées à trois principaux pôles, à savoir la Confédération nationale des syndicats autonomes, le Forum civil pour le changement et le Collectif de la société civile pour une transition pacifique qui compte plusieurs associations et organisations des droits de l'Homme. Rejetant le plan du pouvoir qui consiste en le maintien du chef de l'Etat jusqu'à l'élection d'un nouveau Président, une démarche non limitée dans le temps puisque le peuple refuse de participer à un scrutin organisé par le régime, les organisations de la société civile veulent proposer un plan de sortie de crise à travers une transition pacifique et négociée. Plusieurs participants considèrent que le maintien d'Abdelkader Bensalah au-delà des 90 jours que lui accorde la Constitution est illégal. Dès lors, ils refusent tout dialogue avec les figures du système et plaident pour une transition sans eux, comme l'exigent les millions de manifestants qui sortent dans les rues du pays chaque vendredi depuis le 22 février. Intervenant à l'ouverture des travaux de la réunion, le président de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), Sadek Dziri, a souligné que Bensalah est un des trois B rejetés par le peuple et dont le départ est exigé. Il refuse tout dialogue avec lui, tout en précisant que le dialogue n'est rejeté par personne et personne ne nie que c'est la meilleure solution pour sortir des crises. La conférence du 15 juin, qui sera organisée au lendemain du 17e vendredi de mobilisation, sera l'occasion d'adopter ce plan de sortie de crise de la société civile. Ce plan sera présenté à la classe politique et au Commandement de l'armée qui s'oppose, pour le moment, à toute transition pilotée en dehors de la Constitution. Plus de 500 participants devront être présents à cette conférence nationale, selon certaines sources. Le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, a affirmé, dans une déclaration à l'APS, que la plateforme qui sera adoptée le 15 juin «sera présentée, prochainement, à l'opinion publique et à la classe politique, lors d'une autre conférence nationale qui verra la participation des partis politiques». «Les portes seront ouvertes à tous les acteurs politiques et représentants de la société civile, à condition que ces partis, syndicats et associations n'aient pas participé à la gestion des affaires du pays avec l'ancien système. Ces parties étaient la cause directe de la crise actuelle et, partant, elles ne peuvent faire partie de la solution», a-t-il précisé. Il a expliqué que cette exclusion du dialogue est logique, vu que «la volonté populaire exprimée lors des marches populaires revendique une nouvelle République et la rupture avec tous les symboles de l'ancien système». K. A.