Pour une transition démocratique et pacifique Les participants ont rejeté l'appel de Bensalah tout en réitérant leur attachement au dialogue. Elle veut baliser le terrain et asseoir une plate-forme. La société civile s'apprête à dégager un consensus autour de son projet avant d'aller à la conférence nationale du 15 juin prochain. La réunion préliminaire, tenue hier au siège du Cnapest, a vu la présence d'une nombreuse assistance. Quelque 75 associations et syndicats représentants de la société civile ont pris part aux travaux. Lors de l'ouverture de cette réunion, le collectif des dynamiques de la société civile pour une transition démocratique et pacifique, ont tenu d'abord à répondre à l'appel de Bensalah. Se référant aux revendications du mouvement populaire, les participants estiment qu'il est impossible de mener un dialogue avec une personne qui est rejetée par le peuple.«M.Bensalah fait partie des trois B rejetés par le peuple et dont le départ est demandé par le Hirak», a affirmé Sadek Dziri, président de l'Unpef (Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation). Abdelwahab Fersaoui de l'association RAJ soutient également que le pouvoir doit répondre aux revendications du mouvement populaire s'il veut concrètement lancer un dialogue sérieux pour sortir le pays de cette impasse. Après l'échec des consultations menées par Abdelkader Bensalah, il n'y a pas lieu de relancer l'offre avec les mêmes éléments. Le collectif se dit pour un dialogue civilisé et constructif qu'il considère comme seule option pour trouver une issue à la crise. Par ailleurs, les participants ont poursuivi les travaux à huis clos pour se concerter autour du projet de la conférence nationale. «Nous sommes en train de discuter sur la feuille de route unitaire et consensuelle pour sortir avec un projet qui sera adopté lors de la conférence nationale», a affirmé Saïd Salhi, vice-président de la Ligue des droits de l'homme. Le collectif qui est composé de différentes associations et syndicats tente de rapprocher davantage ses visions. «Nous essayons de rapprocher nos visions et nos points de vue autour des questions et des moyens de sortie de crise», a affirmé Meziane Meriane, coordinateur du Snapest qui a pris part aux travaux. Le collectif veut ainsi consolider ses bases pour éviter dès le départ toute division ou malentendu. La réunion du 15 juin prochain s'annonce comme un événement grandiose puisque la société civile sera dotée d'une charte autour de la crise. «Nous sommes en train de discuter entre nous associations et syndicats et une fois nous allons dégager ce projet, nous allons nous adresser aux partis politiques», a clarifié Fersaoui. La rencontre de samedi prochain va connaître du beau monde. Plus de 500 personnes représentant près de 40 syndicats, associations et organisations nationales prendront part à la conférence afin d'aboutir à «une feuille de route» pour sortir de la crise que vit le pays. Cette feuille de route va décortiquer dans le détail les moyens et les mécanismes de sortie de crise. «Ce projet propose une période de transition pour fonder un nouvel Etat basé sur le respect de la loi, la séparation des pouvoirs et la concrétisation de la volonté populaire ainsi que la lutte contre la corruption», a avancé Meziane Meriane. Ce projet sera présenté à la classe politique en vue de dégager un consensus. Le collectif tend sérieusement à mettre le doigt sur la plaie en engageant un dialogue avec les vrais tenants du pouvoir pour arriver à concrétiser les revendications du mouvement populaire. «Pour activer l'initiative politique qui sera issue de la plate forme unifiée, celle-ci sera débattue avec les institutions de la République, voire la Présidence», a avancé le coordinateur du Snapest. A travers ce projet, la société civile a de grandes chances de réussir là où les partis politiques ont échoué.