Le Conseil de la Nation a poursuivi ses travaux, hier, consacrés à la présentation et au débat du projet de loi relative aux activités nucléaires et à la réponse du ministre de l'Energie, M. Mohamed Arkab, aux interventions des membres du Conseil de la Nation. Lors de la séance plénière présidée par M. Salah Goudjil, les sénateurs ont eu droit à un exposé du ministre sur le projet de texte sur les énergies nucléaires définissant la production, l'utilisation spécifique, le respect des engagements de l'Algérie aux conventions internationales ainsi que le potentiel algérien dans le domaine. Abdelhalim Benyellès – Alger (Le Soir) - Les intervenants au nombre de 9 sénateurs ont été favorables au projet déjà soumis à l'APN Néanmoins, quelques-uns ont tout de même émis quelques réserves inhérentes aux risques du nucléaire, la prévention contre ces risques ainsi que la gestion des déchets radioactifs. Au début de ces interventions, un incident provoqué par le député de Mila, Fetah Talbi (RND), a failli provoquer des troubles dans la salle si ce n'est l'intervention du président de la séance qui a usé de tout son calme pour apaiser les esprits. Le sénateur en question est quand même allé jusqu'au bout de sa grogne, sans microphone, en s'exclamant «nous débattons sur les restes de la Issaba», avant d'enchaîner «nous ne pouvons débattre sur un projet de gouvernement rejeté par le peuple», revendiquant un Etat de droit et une assemblée légale, parlant du Sénat. Ce projet de loi ayant pour objectif l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, d'assurer la protection de la santé humaine et de l'environnement, les principes de base régissant les installations nucléaires, l'application des garanties de non-prolifération nucléaire, le contrôle des installations par l'Autorité de l'Etat ainsi que les répercussions positives sur l'économie nationale, quelques sénateurs ont signifié leurs inquiétudes sur les effets du démantèlement des sites nucléaires de Draria et Aïn Ouassara qui datent de 30 ans ainsi que les capacités de l'Algérie à gérer les dangers des déchets nucléaires. Un sénateur a saisi l'opportunité du dossier pour rappeler le drame des essais nucléaires de la France coloniale à Reggane et les capacités de l'Algérie dans la maîtrise technologique pour assainir la région. Le ministre a quant à lui, dans son intervention en réponse aux questions des sénateurs, axé sa plaidoirie sur les capacités de l'Algérie à prendre en charge cette technologie grâce aux moyens humains dont elle dispose. «A l'horizon 2030, l'Algérie est appelée à développer les énergies renouvelables dont l'énergie nucléaire grâce à l'apport des rapports qu'elle entretient avec les pays développés dans ce domaine», a-t-il déclaré, avant d'ajouter que l'Algérie dispose d'un potentiel d'experts nationaux ou établis à l'étranger de renommée mondiale. D'autre part, il a rassuré les sénateurs sur les capacités de l'Algérie à assainir les deux centrales nucléaires existantes en Algérie. L'Algérie, qui produit actuellement 144 milliards de m3 de gaz naturel, est appelée à consommer 60 milliards de m3 en 2030, et de ce fait elle doit se fixer comme objectif la diversification de ses sources énergétiques en accordant une importance capitale aux énergies nucléaires. «L'Algérie dispose de toutes les ressources humaines dans le domaine de la transformation de l'énergie nucléaire en énergie électrique», ce qui lui permet de réduire considérablement le taux de consommation d'électricité dont le taux de couverture nationale s'élève actuellement à 62%. Ceci pour expliquer aux sénateurs que cette réduction de consommation d'électricité influera positivement sur les parts des exportations de gaz naturel algérien. A. B.