La marche populaire initiée par le Collectif des étudiants de l'université Abderrahmane-Mira pour célébrer le Printemps amazigh 1980 n'a pas draîné la grande foule jeudi, à Béjaïa. Ils étaient à peine quelques dizaines d'étudiants à prendre part à la manifestation de rue qui s'est ébranlée du campus Targa Ouzemour vers la place de la Liberté de la presse Saïd Mekbel avec comme mots d'ordre, réclamer la généralisation pédagogique de l'enseignement de tamazight et le caractère latin de la langue amazighe comme cela a été tranché par les apports scientifiques de Mouloud Mammeri et ses disciples. À travers leur action de rue, les étudiants exigent que tamazight soit consacrée comme «langue nationale et officielle dans toutes les institutions de l'Etat». Tout au long du parcours de la marche, les étudiants ont repris à gorges déployées les slogans fustigeant le pouvoir. «Ulac smah ulac», «Pouvoir assassin», «Assa azekka tamazight tella tella», «mazalagh d'imazighen» ont été autant de slogans repris à tue-tête par les manifestants. Le Collectif des étudiants s'est vivement élevé contre «les manœuvres machiavéliques du pouvoir dans sa démarche de folklorisation du 20 avril». «Le pouvoir en place met tous les moyens dont il dispose pour folkloriser cette date et profiter de la conjoncture pour s'accaparer du combat identitaire», ont dénoncé les étudiants de Béjaïa dans une déclaration. Le MAK à réussi à mobiliser une imposante foule hier à l'occasion de la commémoration du double anniversaire du Printemps berbère et le Printemps noir 2001. L'imposante procession humaine a pris le départ vers les environs de 11h du Campus universitaire Targa Ouzemour. Durant le trajet, les militants et sympathisants du MAK ont scandé les mots d'ordre du Mouvement que dirige l'ancien chanteur engagé Ferhat Mhenni. Il faut signaler qu'un impressionnant dispositif policier a été déployé dans la matinée. Dans une parfaite organisation, la marche du MAK n'a connu aucun incident. Les manifestants se sont dispersés dans le calme après une prise de parole observée au niveau de la place de la Liberté de la presse Saïd-Mekbel. Par ailleurs, il faut signaler que le 38e anniversaire du Printemps berbère 1980 a été marqué également, par plusieurs activités culturelles et artistiques qui se sont étalées durant toute la semaine. Des conférences, des expositions de livres, de photos, d'articles de journaux et d'autres documents retraçant l'histoire du printemps amazigh ont été organisées à travers, pratiquement, toutes les municipalités de la wilaya de Béjaïa. Les animateurs du mouvement associatif local se sont massivement mobilisés pour célébrer, dignement, cette date repère dans le combat identitaire et démocratique dans le pays. A. K.