Les intentions du pouvoir se précisent. Bensalah pense déjà à la relance du processus électoral. Il en a discuté mardi avec le Premier ministre au cours d'une rencontre où il a été question de dégager les mécanismes pour cette relance qui est loin de susciter l'adhésion populaire. Nawal Imès- Alger (Le Soir) - Au moment où la rue et une grande partie de la classe politique continuent de rejeter l'idée d'aller vers des élections organisées par le pouvoir en place, le chef de l'Etat veut visiblement accélérer le processus. Mardi, alors que les étudiants étaient, encore une fois, dans les rues de la capitale et de plusieurs autres wilayas, le Premier ministre était reçu par Bensalah. Selon une dépêche de l'agence officielle, «le chef de l'Etat a reçu, au siège de la présidence de la République, le Premier ministre, Noureddine Bedoui, dans le cadre de son suivi continu de l'action du gouvernement». Une rencontre au cours de laquelle, ajoute la même dépêche, «le Premier ministre a présenté un exposé détaillé sur la situation socioéconomique du pays, en procédant à une évaluation globale de la situation politique, outre les conditions et mécanismes devant accompagner la relance du processus électoral.» On apprend également à travers cette dépêche que «le chef de l'Etat a donné des instructions au Premier ministre et au gouvernement, en vue de procéder au suivi quotidien de tous les aspects intéressant le citoyen, et garantir le bon déroulement du service public». Le chef de l'Etat dévoile quelque peu des intentions qu'on lui connaissait déjà, à savoir aller au plus vite vers des élections. Après avoir été obligé d'abandonner l'organisation de la présidentielle prévue le 4 juillet, Bensalah revient à la charge. De quels mécanismes parle-t-il? Lors de son dernier discours, le chef de l'Etat avait évoqué la mise en place d'une instance devant veiller à la supervision des élections. Une mouture du texte devant aboutir à la mise en place de ladite instance a même été préparée. C'est probablement ce mécanisme que le chef de l'Etat visait en appelant son Premier ministre à «relancer le processus électoral». Cette relance pourra-t-elle se faire sans l'adhésion de la classe politique mais surtout avec un rejet populaire qui se confirme chaque semaine. Pas plus tard que ce mardi, les étudiants ont redit leur refus d'aller vers des élections organisées par des hommes symbolisant un régime honni. Ce vendredi, les millions d'Algériens qui seront dans la rue rediront leur rejet d'un rendez-vous électoral qui a déjà été annulé et dont la tenue est de plus en plus hypothétique. N. I.