Des sp�culations sur des carcasses de fortune. Du jamais vu ! Cela se passe en Alg�rie. L�Etat doit intervenir pour mettre fin � cette situation qui emp�che les honn�tes citoyens de b�n�ficier d�un logement, affirme Houria Bouhired. Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - Une baraque � Alger est plus ch�re qu'un appartement � Paris ! Des carcasses de constructions sont mises en vente, et leurs propri�taires exigent d��tre pay�s en euros ! Du jamais vu ! Cela se passe en Alg�rie. Selon l�architecte Houria Bouhired, l�Etat doit revoir la loi sur les constructions inachev�es et mettre fin aux sp�culations sur les bidonvilles. La situation actuelle est intenable pour les citoyens honn�tes. B�n�ficier d�un logement d�une mani�re l�gale rel�ve de l�impossible. �L�on sp�cule sur des carcasses de fortune, c�est incroyable ! L�Etat doit mettre fin � cette situation, car actuellement, la Direction de l'urbanisme, de la construction et de l'habitat d'Alger (DUCH) est submerg�e d'innombrables dossiers transmis par les communes. Des dossiers qu�elle n�arrive plus � g�rer !� assure-t-elle, tout en soulignant que �la DUCH ne dispose pas de personnels qualifi�s en mesure de prendre en charge cette t�che�. �De petits techniciens s�occupent actuellement du tri des dossiers, ce qui complique les choses. Ils sont souvent d�pass�s. Le suivi doit �tre assur� par un personnel qualifi�, et ce sont les architectes qui sont les plus aptes � l�assumer�, explique-t-elle. Rencontr�e jeudi dernier lors de la c�r�monie de prestation de serment de nouveaux architectes, Houria Bouhired, patronne d�un bureau d��tudes priv� et membre du Conseil local de l'Ordre des architectes de la r�gion d'Alger (CLOA), estime que la profession d�architecte n�est gu�re valoris�e par les autorit�s : �On nous traite comme des commer�ants. Pourtant, l�architecture est un secteur �conomique tr�s important.� �Aujourd�hui, on impose aux architectes des mat�riaux de construction, alors que le march� offre une gamme riche et vari�e. Pourquoi une telle d�marche ? Certaines lois doivent �tre revues.� Houria Bouhired explique que des tentatives ont eu lieu dans le cadre du Conseil national de l'Ordre des architectes alg�riens, mais en vain. �Avec l�administration, c�est le dialogue de sourds. Cons�quence : l�on fait tout sans nous ! Je ne reconnais plus le Conseil national des architectes alg�riens. Il n�est plus une force de propositions�, estime-t-elle. Abondant dans le m�me sens, Assia Harchaoui, architecte, affirme que depuis dix ans, l�administration a pris le dessus. �L�administration a les pleins pouvoirs et poss�de de l�argent. Nous sommes un faire-valoir pour beaucoup de projets. Le CNOA n�assume plus son r�le�, assure-t-elle.