Bilan Au total, 13 330 logements ont été complètement détruits dont 7 000 à Alger. Villas chic réduites à l?état de gravats, tours effondrées complètement en ruine, bâtiments éventrés. Cette image d?apocalypse de l?après-séisme du 21 mai, qui a ébranlé la région centre du pays, a laissé de profonds stigmates sur la population algérienne. Ces stigmates se remarquent surtout au niveau du comportement des Algériens face au marché de l?immobilier. Nombre d?entre eux, qui veulent acquérir ou louer un logement, boudent les appartements situés aux étages supérieurs qu?ils trouvent difficiles à évacuer en cas de catastrophe, et ce, malgré leur bas prix. Pourtant, les appartements du haut étaient très prisés avant le séisme, en raison de la vue qu?ils peuvent offrir et de leur éloignement du vacarme de la rue. Eh oui ! A la loi de l?offre et de la demande est venue se greffer une nouvelle : celle de la peur et de la crainte. Cet état de fait a servi, en premier lieu, la location qui connaît actuellement un grand boom. Au demeurant, les Algériens commencent à se détourner de certaines communes qui voient la vente de logements situés sur leur territoire amorcer une chute libre allant jusqu?à avoisiner le zéro. Le séisme a fait aussi baisser la cote des carcasses. Autrefois prisées, les carcasses de villa sont devenues suspectes. Bien malin celui qui pourra s?avancer sur le respect des normes de construction. Pourtant, le secteur de l?habitat, conséquemment au tremblement de terre, est très malade, la crise du logement, du coup, s?en est trouvée aggravée. Le premier bilan dressé au lendemain de la catastrophe a fait état, on se rappelle, de 500 logements individuels et de 180 immeubles démolis. En outre, 128 500 logements dont 78 000 à Alger, 34 000 à Boumerdès, 7 000 à Tizi Ouzou, 2 500 à Blida, 4 300 à Bouira, 1 700 à Tipaza, 850 à Béjaïa et 150 à Médéa, ont été endommagés. Au total, 13 330 logements ont été complètement détruits dont 7 000 à Alger, 6 000 à Boumerdès, 150 à Bouira, 90 à Blida et 90 à Tizi Ouzou. La demande s?en est donc trouvée accrue alors que le déficit en logements avait été estimé, avant le séisme, à 1,5 million d?unités. Selon des agents immobiliers, après le séisme, les prix de location ont enregistré une hausse de l?ordre de 10 %. Cette appréciation n?est pas partagée par d?autres qui estiment que les prix n?ont pas varié d?un iota tout en faisant observer que la demande en logements est montée en flèche. Ils rappellent que le secteur avait enregistré une flambée des prix pendant les premières années du terrorisme avant de se stabiliser les années suivantes. Il n?empêche que le problème du relogement des sinistrés du tremblement de terre est venu compliquer davantage la situation. En décidant d?allouer des sommes pour permettre aux sinistrés de louer des appartements, l?Etat a contribué grandement à booster le marché de la location. «Mais il se trouve que beaucoup d?entre ceux qui ont été hébergés dans les chalets ont préféré louer, ne supportant pas les conditions de vie qui prévalent dans les baraquements», explique un agent immobilier. Assurance obligatoire à partir de janvier 2004 A partir de janvier 2004, aucune transaction (location ou vente) ne pourra se faire sans la présentation, par le propriétaire, du contrat d?assurance.