L'étau se resserre de plus en plus sur le président de l'Assemblée populaire nationale puisque son départ n'est plus l'affaire de son parti mais aussi celle d'autres partis. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Les jours de Moad Bouchareb au perchoir de la Chambre basse du Parlement sont-ils, cette fois-ci, comptés plus que par le passé ? C'est en tout cas ce que donne à croire la sortie concomitante, hier dimanche, de pas moins de six groupes parlementaires (FLN, RND, TAJ, MPA, alliance Adala-Bina, Nahda et les indépendants) et de cinq membres du bureau de ladite Assemblée. Une double sortie qui exige un mot d'ordre unique : le départ du président de l'Assemblée au motif de sauvegarder la stabilité de l'Assemblée et celle du pays. En effet, dans un communiqué rendu public, hier dimanche à l'issue d'une réunion précédée de longs conciliabules, les chefs des groupes parlementaires du FLN, du TAJ, du RND, du MPA, des indépendants auxquels s'est joint celui de l'alliance islamiste Adala-Nahda-Binaa, appellent Bouchareb à «remettre sa démission par souci de la sauvegarde de la stabilité de l'institution législative et celle du pays tout entier». Ils avancent comme argument à leur requête les «développements intervenus au niveau de l'Assemblée ayant conduit à sa paralysie et influant négativement sur son fonctionnement, sa stabilité, ses missions constitutionnelles, au vu de la conjoncture politique que traverse le pays», qualifiant cette démission de «réponse à l'une des doléances du mouvement populaire en cours dans le pays depuis le 22 février dernier, et ainsi trouver une issue à la crise». Le même argumentaire ou presque est avancé, le même jour, par cinq des membres du bureau de l'Assemblée, trois du FLN et deux de son alter égo, le RND, pour justifier leur retrait de confiance à Bouchareb. Plus que cela, ils ont décidé également d'annuler toutes les décisions de la réunion du 27 juin écoulé. Et ce forcing opéré, hier, contre le tant décrié président de l'APN, aurait poussé Bouchareb à songer à remettre sa démission qui était chuchotée durant l'après-midi. Certaines voix la donnaient même pour imminente. Car ses détracteurs étaient décidés à le faire déguerpir de force en l'empêchant, ce lundi matin, de présider la séance plénière consacrée à l'installation de 13 nouveaux députés en remplacement de ceux qui ont eu à remettre leurs démissions, notamment ceux du PT, Ali Laskri du FFS et Sid-Ahmed Ferroukhi et Brahim Tazaghart. Une éventuelle humiliation dont le président de l'APN voudrait bien faire l'économie en pensant à se retirer discrètement. M. K.