Sur les 1 737 travailleurs qu'elle compte, l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (Eniem) de Oued-Aïssi, dans la banlieue est de Tizi-Ouzou, se retrouve sous la menace de mettre au moins 1 700 travailleurs au chômage par la faute de la bureaucratie induite après la décision prise, il y a quelques semaines, par les pouvoirs publics de limiter de manière drastique l'importation des kits destinés à la fabrication des appareils électroménagers au même titre que les décriées collections destinées aux véhicules. L'alarme, c'est le député et responsable local du RND, Tayeb Mokadem, qui l'a tirée à travers un courrier, dont Le Soir d'Algérie détient une copie, qu'il a destiné au Premier ministre, il y a quelques jours. Selon les explications fournies par l'élu à l'APN, la crise que subit l'Eniem est à mettre sur le fait que l'entreprise n'a pas pu entrer en possession de sa licence d'importation et d'exploitation des collections CKD destinées à la fabrication des appareils électroménagers, l'empêchant, ainsi, de récupérer, au niveau du port d'Alger, les pièces entreposées sous douane. Licence qui devait lui être délivrée par les services compétents du ministère de l'Industrie et des Mines. Toujours selon le député Mokadem, la direction de l'Eniem a sollicité ce document administratif auprès des services de son ministère de tutelle conformément à la réglementation en vigueur. En effet, l'Eniem a déposé le dossier de renouvellement de cette décision trois mois avant l'expiration de la première, soit le 10 février 2018. «Cependant, le Comité technique et d'évaluation (CET) du ministère de l'Industrie et des Mines a conditionné ce renouvellement de décision par la levée des réserves qu'il a émises », écrit le député qui précise également que le CET du ministère a saisi, dans ce sens, la direction de l'Eniem de Oued-Aïssi par courrier du 8 mai 2019. «Cette dernière a de nouveau déposé son dossier de demande d'autorisation en question en incluant les fiches de collections, revues et corrigées suivant les recommandations du CET, et ce, en date du 19 mai 2019», est-il expliqué dans le courrier adressé la semaine dernière au Premier ministre. En tous les cas, la défection de l'autorisation administrative engendre de gros frais d'entrepôt à l'entreprise auprès du port, sans parler de l'arrêt de production d'au moins 25 000 climatiseurs dont la commande est bien partie pour ne pas être honorée à temps. Ce dont n'a sans doute pas besoin l'Eniem qui se relève peu à peu d'une terrible conjoncture, résultat d'une concurrence souvent déloyale qui lui a été imposée depuis plusieurs années maintenant. Azedine Maktour