En l�espace d�un mois, trois v�hicules ont disparu de la commune de Bordj-El-Kiffan, � l�est de la capitale. Les trois vols s��tant d�roul�s de la m�me mani�re, et dans les m�mes circonstances, il �tait �vident qu�un r�seau de trafiquants de v�hicules s�vissait dans la r�gion. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) -Apr�s la disparition de deux voitures de type Fiat en juin dernier dans la commune de Bordj-El-Kiffan, des rumeurs ont vite fait le tour de la r�gion, faisant �tat de l�existence d�un important r�seau de trafiquants de v�hicules. Rien n��tait encore s�r, mais les �l�ments de la compagnie territoriale de la Gendarmerie nationale de Dar-El-Be�da, qui avaient aussit�t apr�s les deux vols ouvert une enqu�te, avaient d�j� leur petite id�e. Suite � des recoupements d�informations qu�ils ont pu obtenir et � une analyse approfondie des faits, il s�est av�r� que les deux vols en question se sont d�roul�s � la m�me heure, juste avant l�aube, et selon le m�me proc�d� : casser la vitre, pousser le v�hicule jusqu�� un endroit isol�, le mettre en marche � l�aide des c�bles �lectriques situ�s au-dessous du volant. �a n�a rien d�extraordinaire, sauf que les voleurs choisissaient l�heure id�ale pour agir : juste avant l�aube, la plupart des citoyens �tant � ce moment-l� dans les bras de Morph�e. Mais heureusement que �a ne marche pas � tous les coups ! L�imprudence comme l�inconscience peuvent jouer parfois des tours aux voleurs, comme en ce jour du 5 juillet dernier, o� un jeune homme �g� de 19 ans et agissant sous l�effet de psychotropes n�avait pas pris les pr�cautions n�cessaires. La sc�ne s�est d�roul�e vers 4h du matin. Ce jeune homme a cass� la vitre d�une Toyota, avant de l�ouvrir avec beaucoup de facilit� et monter � bord. Jusque-l�, tout allait bien pour le jeune cambrioleur, sauf que ce jour-l�, la dose de psychotrope qu�il avait consomm�e �tait plus forte que d�habitude. Ne ma�trisant plus ses mouvements, il n�a apparemment pas jug� n�cessaire de pousser le v�hicule jusqu�� un endroit isol� avant de le mettre en marche. Le bruit du moteur �tait suffisant pour faire sortir de son sommeil le propri�taire de la voiture qui, apr�s avoir donn� l�alerte dans le quartier et contact� les services de la gendarmerie, s�est lanc�, en compagnie de quelques voisins, � la poursuite du voleur. Ce dernier, apeur�, a fini par perdre le contr�le du v�hicule. Le propri�taire n�a pas mis longtemps pour retrouver sa voiture, renvers�e dans un foss�. Mais le plus dr�le dans cette histoire, c�est que le jeune voleur, apparemment �puis� mentalement et physiquement par les effets de la drogue, �tait assis devant la voiture vol�e, comme si de rien n��tait. Les �l�ments de la compagnie territoriale de la Gendarmerie nationale de Dar-El-Be�da, n�ont pas, � leur tour, mis beaucoup de temps pour arriver sur les lieux. Le jeune voleur, qui �tait d�j� entre les mains de la victime et de ses voisins, jurait par tous les saints qu�il n�avait rien � voir avec ce qui s��tait pass� et qu�il se trouvait l� par hasard. Il fallait donc faire preuve de beaucoup de patience avant de l�entendre avouer son acte, car il ne jouissait pas, � cet instant, de toutes ses capacit�s mentales, les psychotropes lui ayant presque fait perdre la raison. Conduit � la brigade de gendarmerie la plus proche du lieu du vol, il ne tardera pas � reconna�tre les faits qui lui �taient reproch�s. Mieux encore, il avouera qu�il �tait � l�origine de deux autres vols de v�hicules de marque Fiat, et qu�il n�agissait pas seul. Ainsi, il finira par balancer les noms de ses complices, et le chef de la bande qui, pour le r�compenser, au m�me titre qu�un autre jeune homme � peine plus �g� que lui, lui donnait de la drogue. Selon le capitaine Slimane Rodane, qui a pris en charge l�enqu�te et l�op�ration de d�mant�lement du r�seau, le meneur de ce groupe de voleurs profitait de leur �tat de d�pendance avanc� � la drogue pour leur demander en contrepartie de lui ramener tout ce qui peut �tre vol�, en particulier des voitures. En poussant l�enqu�te, les �l�ments de la compagnie territoriale de la Gendarmerie nationale de Dar-El-Be�da ont fini par mettre la main sur le chef de la bande, �g� de 27 ans, dans l�une de ses maisons � Ouled-Moussa. Ils y retrouveront l�une des deux Fiat, totalement d�mont�e, ainsi qu�un important mat�riel usag�. La voiture a �t� identifi�e gr�ce � quelques objets personnels de la propri�taire, qui tra�naient dans le garage du mis en cause. Pour l�autre Fiat vol�e, c��tait d�j� trop tard, le chef de bande ayant avou� l�avoir vendue en l��tat juste apr�s l�avoir vol�e. Selon le capitaine Rodane, cet individu dispose d�une maison � M�d�a et deux autres � Ouled-Moussa et Bab-Ezzouar, ainsi qu�un chalet et un gourbi � Bordj-El- Kiffan. A chaque fois qu�il op�rait dans une r�gion, il changeait carr�ment de commune ou m�me de wilaya de r�sidence, pour ne pas se faire rep�rer. Le chef du r�seau ainsi que ses deux complices ont �t� pr�sent�s ce jeudi devant le procureur du tribunal d�El-Harrach. L�enqu�te n�est toutefois pas encore close et risque de r�v�ler, selon les pr�cisions du capitaine Rodane, des complicit�s ou d�autres faits li�s � ces vols.