Le Conseil de la nation, chambre haute du Parlement, et � d�faut de servir d�applaudim�tre au gouvernement, ne semble utiliser ses moyens de contr�le sur l�action de celui-ci que pour donner l�apparence d�assumer un machin de mission dans le fonctionnement de l�Etat. Faudrait-il, en effet, aller vers une �question orale� pour s�informer sur les �dangers de l�irrigation par les eaux us�es� ou encore, sur les projets en perspective dans une plaine au potentiel prometteur, comme si l�Alg�rie souffre plut�t d�une crise de potentiel, comme si c�est ce qui occupe le plus la vie politique et �conomique du pays ? Or, ces s�ances de �questions orales�, pr�vues dans le but de permettre aux repr�sentants du peuple de demander des comptes aux membres de l�ex�cutif sur des dossiers controvers�s, s�apparente curieusement � des sorties m�diatiques orchestr�es. Hier, la derni�re s�ance de questions pour cette session du printemps a vu d�filer � la �barre� trois ministres, � savoir, le ministre de l�Agriculture et du D�veloppement rural, de la Jeunesse et des Sports et celui de l�Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion des investissements. Sept questions sur des g�n�ralit�s, ayant permis aux deux premiers d�entretenir l�effet d�annonce quant � leurs programmes sectoriels respectifs et au troisi�me d�avoir l�aval pour brader le reste du patrimoine de l�ancien distributeur public du m�dicament (ENDIMED). Tableau r�capitulatif... Lyas Hallas
RACHID BENAISSA : �Meilleure sera la r�colte de bl� dur� La premi�re question, formul�e le 27 avril dernier par un s�nateur de Skikda du bloc RND, portait sur la politique du renouveau rural. Selon ses dires, les montants faramineux investis � Skikda pour le d�veloppement des zones rurales n�ont pas pris forme. Il demandera un point de situation sur les projets en cours de r�alisation et les projets en perspective dans cette wilaya. Et au ministre Rachid Bena�ssa de r�pondre : �Disons plut�t que beaucoup de projets ont �t� r�alis�s mais que ceux-l� restent insuffisants !�. En lisant le document portant sa r�ponse, M. Bena�ssa est pass� bri�vement en revue les �tapes de mise en �uvre de la politique du renouveau rural, approuv�e en 2006 et a d�fini au passage l�approche par �projet de proximit� de d�veloppement rural int�gr� (PPDRI)�. Il �num�rera les efforts consentis par l�Etat dans ce sens : le secteur de l�agriculture a contribu� dans ce projet global du renouveau rural au terme du programme quinquennal 2005-2009 par 300 milliards de DA, soit 60 milliards de DA par an. L�ann�e 2009 a vu ainsi la g�n�ralisation du programme de soutien au renouveau rural visant notamment � consolider la s�curit� alimentaire pour les habitants des zones rurales, am�liorer les conditions de vie et des revenus des familles rurales et d�encourager le retour des populations et aussi d��uvrer � les fixer dans la campagne. Pour ce faire, des contrats de performance furent sign�s pour r�aliser 12 150 projets de proximit� de d�veloppement rural int�gr� pour la p�riode 2009-2014. Il pr�cisera que 1581 projets ont �t� r�alis�s sur les 2072 inscrits au terme de l�ann�e 2009, soit un taux de r�alisation de 76 %. Dans la wilaya de Skikda, le nombre de PPDRI approuv�s depuis 2007 est de 64 dont 49 au terme de l�ann�e 2009 pour un montant de pr�s de 18 milliards de centimes. Des projets r�partis sur 36 communes ayant g�n�r� pr�s de 3500 emplois permanents et b�n�ficiant � 7500 familles. La deuxi�me question a eu pour objet l��irrigation par les eaux us�es, l�ampleur du ph�nom�ne, les dangers que pose cela pour la sant� du citoyen et les mesures pr�vues pour le contrecarrer�. Le ministre n�avait pas de chiffres pour �tayer ses propos mais a eu � pr�ciser que la loi punit les contrevenants par une peine allant jusqu�� �cinq ans de prison, assortie d�une amende de 50 millions de centimes qui peut �tre doubl�e en cas de r�cidive�. Le volume actuel des eaux us�es d�vers�es � l��chelle nationale est estim� � 750 millions de m3. Ce volume atteindra 1,5 milliard m3 � l�horizon de 2020. Le volume des eaux �pur�es par la centaine de stations d��puration �parpill�es � travers le territoire national est de 570 m3. L�ach�vement des projets en cours et la r�alisation de nouvelles stations d��puration inscrites dans le quinquennal 2010- 2014 porteront les capacit�s nationales de productions des eaux sanitaires � 1,2 m3 � l�horizon de 2020. Enfin, une question portant sur le potentiel inexploit� de la plaine de (...) dans la wilaya de B�char. Un �tat de faits d� en partie, affirmera le ministre, � un �organe d�faillant de gestion au niveau de la wilaya, incapable d�assumer ses missions � cause du manque des moyens�. �Merci monsieur le ministre de nous avoir �clair�s par ces informations de premier ordre�, complimentaient unanimement ses questionneurs � chaque fois qu�ils descendaient de l�estrade. Au sortir de la salle des pl�ni�res, M. Bena�ssa a �pr�venu�, devant la presse, d�une �bonne cueillette de bl� dur cette ann�e mais aussi, d�une r�colte en de�� des esp�rances pour l�orge et le bl� tendre�. L. H. MOHAMED BENMERADI SUR LA PRIVATISATION D�ENDIMED : �Nous allons r�viser � la baisse la valeur du fonds de commerce� Inscrite depuis 1998 sur le tableau des entreprises privatisables, seulement un quart des officines composant l�Entreprise nationale de distribution des m�dicaments (ENDIMED), a trouv� preneurs. L�entreprise en question, seul op�rateur public sp�cialis� dans la vente au d�tail du m�dicament, disposait en effet d�une cha�ne forte de pr�s de 1 200 pharmacies, pr�sentes y compris dans les r�gions les plus recul�es du pays. La vente des officines restantes, pr�vue au plus tard le 31 d�cembre de l�ann�e en cours, scellera le d�sengagement total de l�Etat de ce service public et livrera 2000 travailleurs au ch�mage. Voil� en effet une question � controverses qui pouvait mener � une discussion agrandie au sein du Conseil de la nation. Mais, sit�t censur�e par le pr�sident Ahmed Bensalah une fois que le ministre de l�Industrie Mohamed Benmeradi a termin� son intervention, �cette question d�passe le ministre de l�Industrie et implique le secteur de la sant�, nous aborderons si possible cette question du m�dicament au sein de la commission de la sant� et des affaires sociales et organiserons une conf�rence sur le sujet�, mod�rera-t-il. Pourtant, Ahmed Bensalah sait mieux que quiconque que la responsabilit� du gouvernement est coll�giale et m�me la ministre de la Culture peut �ventuellement r�pondre � la place du ministre de la Sant� ? Une bou�e de sauvetage pour un ministre peu habitu� aux feux de la rampe ? En tout cas, le s�nateur du RND ayant formul� la question, inquiet lui du sort des travailleurs de l�entreprise, proposait de �temporiser encore un peu pour voir clair, pr�venait d�un sc�nario similaire � celui du secteur du transport dont nous nous sommes totalement d�sengag�s avant de reprendre les choses en main apr�s avoir constat� l��chec�. Dans sa r�ponse, le ministre Benmeradi a indiqu� que les pharmacies de l�ENDIMED ne repr�sentent qu�� peine 10 % de l�ensemble des officines existantes � travers le territoire national et que son d�partement organisera de nouvelles s�ances de vente aux ench�res pour la liquidation du reste du patrimoine de cette entreprise avant le 31 d�cembre de l�ann�e en cours. �Les acheteurs ne se bousculent pas pour acheter ces officines � cause des prix �lev�s qui dissuadent surtout les jeunes pharmaciens d�autant que les priv�s ne veulent pas prendre des risques dans les officines implant�es dans des r�gions recul�es, histoire de rentabilit�. Nous allons donc revoir � la baisse la valeur du fonds de commerce de chacune des officines et organiser de nouveau des s�ances de vente aux ench�res�, annoncera-t-il. Et de rassurer les quarante s�nateurs pr�sents � l�occasion qu��il n�y a pas de raison de s�inqui�ter du sort des travailleurs de l�entreprise du moment que les cahiers des charges, qui exigent un titre de pharmacien pour l�acheteur, pr�servent �galement les droits des travailleurs dont nous avons pu maintenir des employ�s dans de nombreuses officines c�d�es aux priv�s�. Il convient enfin de signaler que le ministre Benmeradi a eu � r�pondre � une deuxi�me question sur les mesures prises par le gouvernement pour encourager l�investissement dans le cr�neau de la r�cup�ration et le recyclage des d�chets, une fili�re g�n�ratrice de richesse et d�emplois selon le questionneur et qui demeure peu d�velopp�e. Le ministre ayant vers� plut�t dans la litt�rature puisant dans les annales de cette activit� depuis l�av�nement des r�formes �conomiques en 1989, a pr�cis� que 600 entreprises activent d�j� dans la r�cup�ration et autres 300 dans le recyclage et s�est engag� � pr�ter plus d�attention � ce domaine d�activit�. L. H. EL HACHEMI DJIAR � PROPOS DE LA PROFESSIONNALISATION DES CLUBS DE FOOTBALL : �Il faut �tre souple en ce d�but du processus� Questionn� sur l��tat des installations sportives � Tikjda dans la wilaya de Bouira et des mesures prises par le gouvernement pour la promotion du sport au sud et au grand sud du pays et de soutien aux clubs de cette r�gion difficile, le ministre de la Jeunesse et des Sports s�est offert une tribune pour �commercialiser � la politique g�n�rale de l�Etat en mati�re de sport. Il passera ainsi en revue la r�forme du syst�me de financement des clubs et associations � caract�re sportif, la r�alisation d�infrastructures, le d�veloppement du sport de l��lite, la formation des formateurs et des cat�gories jeunes (des segments d�laiss�s durant la crise multidimensionnelle ayant afflig� le pays plus d�une d�cennie durant), la relance du sport scolaire et enfin, la lutte contre la violence et la promotion des valeurs sportives. �Nous ne pouvons d�velopper le sport sans donner de l�importance au sport scolaire. A cet effet, on pr�voit l�ouverture de lyc�es sport-�tudes dans 39 wilayas en collaboration avec le minist�re de l��ducation. Cette ann�e, c�est la wilaya de Tipasa qui b�n�ficiera d�un lyc�e qui s�ajoute aux trois autres fonctionnels � Draria, Oum El Bouaghi et Na�ma�, r�sumera-t-il. Quant au sud du pays, il avancera que la d�cennie 2000 - 2009 a vu le lancement de la construction de 664 infrastructures sportives (stades de football, salles omnisports, piscines�) dont 454 ont �t� d�j� r�ceptionn�es. Le quinquennal 2010-2014 pr�voit 343 autres projets dans cette r�gion. Sur un autre plan, le ministre de la Jeunesse et des Sports a, dans une d�claration � la presse, affirm� que les cahiers des charges pour le passage des clubs de football au professionnalisme sont approuv�s, et en sus de rappeler les mesures d�accompagnement d�cr�t�es par l�Etat en la mati�re, a pr�n� la �souplesse� dans la mise en �uvre dudit processus. �Il ne faut pas �tre rigide et comprendre la situation dans laquelle se trouvent nos clubs. Il faut qu�il y ait un peu de souplesse au d�but�. L. H. Cl�ture de la session de printemps le 22 juillet La session du printemps du Conseil de la nation prendra fin le 22 juillet prochain. Les membres de la chambre haute du Parlement auront encore � d�battre du projet de la loi portant modalit�s d�exploitation des terres agricoles du domaine priv� de l�Etat (le 14juillet), du projet de loi modifiant et compl�tant l�ordonnance 03 - 03 relative � la concurrence (le 15 juillet), du projet de loi modifiant et compl�tant l�ordonnance 04 - 02 portant r�gles appliqu�es sur les pratiques commerciales, du projet de loi portant code maritime (le 20 juillet) et ce, avant de passer au vote, pr�vu le 21 juillet pour tous ces projets de lois.