Fin de mission pour le général Belkecir. Le patron de la Gendarmerie nationale a été démis de ses fonctions hier mercredi dans un contexte marqué par l'apparition de nouvelles affaires liées à la lutte anticorruption avec notamment la mise sous ISTN de Tayeb Louh et l'ouverture d'une enquête judiciaire à son encontre. Les deux hommes ont, d'ailleurs, la réputation d'être proches, liés par une convergence d'intérêts qui profitaient aussi à la très controversée épouse du désormais ex-commandant de la Gendarmerie nationale en sa qualité de présidente de cour du tribunal de Tipasa. Beaucoup de bruit, de rumeurs, d'articles de presse, relatant l'origine de cette proximité et les avantages dont tiraient profit les deux parties, ont circulé, en particulier ces derniers temps, au point où les plus avertis des observateurs ont décelé la suite des évènements pouvant survenir après l'annonce de l'ouverture d'une enquête judiciaire autour de l'ancien garde des Sceaux. Les deux informations ont d'ailleurs été rendues publiques en seulement vingt-quatre heures d'intervalle. Celle concernant le général Belkecir a été rendue publique à travers un communiqué émanant de la présidence de la République et annonçant que la décision avait été prise par Abdelkader Bensalah. Aucune raison n'a été avancée par la même source qui, également, fait connaître le nom de son successeur, le général Abderrahmane Arar, chef d'état-major de la gendarmerie. Belkecir occupait le même rang dans la hiérarchie militaire lorsqu'il fut promu à la tête du corps de la Gendarmerie nationale par Abdelaziz Bouteflika, en juillet 2018. Il était venu en remplacement du général Nouba, objet de tous les doutes de l'ancien chef de l'Etat et de son entourage, en raison de la guerre qui s'était ouverte dans le cadre de la succession de Bouteflika. Le choix de Belkecir était, affirmaient à l'époque plusieurs médias publics, motivé par le fait que celui-ci «avait su déjouer des plans hostiles au pays» mais dont l'opinion est restée très peu informée. Depuis les évènements du 22 février dernier, le topo a changé du tout au tout. De nombreuses mesures portant atteinte à la liberté des citoyens lui ont été imputées par la rumeur publique, ou des informations sciemment distillées, sans qu'aucun démenti soit apporté. C'est lui, dit-on, qui aurait suggéré l'idée de fermer la capitale en dressant des barrages autour d'Alger le vendredi, jour de protesta nationale, et de procéder à l'interdiction de porter le drapeau amazigh lors des manifestations. Bien avant cela, son nom s'est retrouvé mêlé à une très grosse polémique née des déclarations de Abdelghani Hamel, suite à la découverte des 701 kilos de cocaïne au port d'Oran. L'ancien patron de la DGSN avait alors déclaré «que pour lutter contre la corruption, il faut avoir soi-même les mains propres». Le général Belkecir fera-t-il, à son tour, l'objet d'une enquête judiciaire liée à la lutte anticorruption ? A. C. Une demande de mise en liberté de Benhadid réexaminée ce mercredi Le dossier Benhadid passera à nouveau devant la chambre d'accusation du tribunal de Sidi-M'hamed, a-t-on appris, hier mercredi, auprès de son avocat. Selon Me Mecheri, cette procédure vise à étudier à nouveau l'appel introduit pour la mise en liberté provisoire du détenu. «Cette demande avait été rejetée le mois précédent, ils vont à nouveau l'étudier», poursuit l'avocat, espérant que Benhadid, «dont l'état de santé s'est gravement détérioré», pourra être libéré. A. C.