Un autre coup pour le panel de dialogue et de médiation. Après le rejet exprimé vendredi, à l'occasion du 23e acte de mobilisation populaire, le refus des personnalités sollicitées pour l'intégrer, le rejet des préalables par le chef d'état-major de l'armée, c'est au tour des étudiants de désapprouver la démarche. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Fidèles au rendez-vous hebdomadaire depuis le début de la révolution populaire du 22 février, les étudiants ont marché, hier mardi, pour la 23e semaine consécutive, contre le système politique. Une occasion pour exprimer un rejet catégorique du panel de dialogue et de médiation conduit par l'ancien président de l'APN, Karim Younès. Dans leurs slogans, les manifestants ont cité nommément les membres du panel.Moins agressif (pour les yeux) comme d'habitude, le dispositif sécuritaire a été important. Le périmètre de la Grande Poste est toujours fermé. Les accès à l'APN bouclés et le tunnel des Facultés bien gardé. La question du dialogue et du panel a occupé l'essentiel des discussions et des débats. Avant l'entame de la marche, des prises de paroles ont été organisées par les étudiants. Une intervenante a affirmé que «Bensalah ne représente rien. Il faut des négociations avec le pouvoir réel pour remettre le pouvoir au peuple», avant de trancher «le panel est rejeté». Un autre étudiant va dans le même sens, tout en expliquant que le dialogue, en tant que vertu et moyen de sortie de crise, n'est rejeté par personne. Il pose la question des mécanismes et des garanties. «Tout le monde est avec le dialogue. Mais il doit s'articuler autour du départ du système et non de son maintien. Les noms des personnes ne nous intéressent pas, ce sont les critères qui doivent présider aux choix de ces personnes qui nous importent. A mon sens, toute personne proposée au dialogue ne doit avoir aucun lien avec le système politique, aucune ambition de participer à des élections et aucune accointance avec les pays étrangers», a-t-il lancé. Une étudiante a appelé à une organisation «sérieuse» des universitaires afin d'élire leurs représentants qui s'exprimeront et prendront position en leur nom. Soulignant que «les revendications basiques du mouvement populaire ne sont pas satisfaites», elle a attiré l'attention sur les tentatives de récupération du mouvement, affirmant que «c'est à nous de désigner nos représentants et non au pouvoir de le faire». Benyoucef Mellouk, déclencheur de l'affaire des magistrats faussaires, qui a participé à plusieurs marches des étudiants, a été invité à prendre la parole avant l'entame de la marche. Il a appelé les étudiants à s'organiser dans toutes les universités du pays et à dégager une élite représentative. K. A.