La localité de Ifri-Ouzellaguen (Béjaïa) a vibré, hier, au rythme d'une imposante marche populaire pour exiger «la libération immédiate et inconditionnelle» de tous les détenus d'opinion, dont deux jeunes manifestants, originaires de la même localité, arrêtés lors des manifestations de contestation du système à Alger. La marche pacifique organisée à l'appel du collectif citoyen de la municipalité de Ouzellaguen, qui a drainé plusieurs milliers de manifestants, a été appuyée par une grève générale observée de 9h à midi par l'ensemble des entreprises et commerçants locaux. La manifestation de rue s'est ébranlée vers les coups de 10h depuis la place du marché hebdomadaire d'Ouzellaguen, jusqu'au carré des Martyrs en passant par Oumoussa. L'impressionnante foule de manifestants qui a arpenté la très longue rue de la ville en cette journée de très forte chaleur a scandé des slogans fustigeant les tenants du pouvoir. Déployant l'emblème national et le drapeau amazigh, les manifestant ont brandi tout au long de leur parcours des banderoles et des pancartes réclamant la libération des détenus politiques et autres manifestants incarcérés pour port du drapeau amazigh. Parmi ces derniers figurent deux enfants de la municipalité historique de Ifri Ouzellaguen. Il s'agit de Tahar Oudihat et Yazid Kasmi, deux jeunes animateurs du mouvement populaire, interpellés à Alger lors des marches des 21 juin et 5 juillet derniers. Il convient de rappeler que le même collectif citoyen de Ouzellaguen a déjà organisé plusieurs actions similaires depuis l'arrestation des manifestants sur le même itinéraire et avec les mêmes mots d'ordre exigeant leur libération . A. Kersani