Entretien réalisé par Nawal Imès Au lendemain de la première réunion de l'instance de médiation, son premier responsable explique dans cet entretien express sa démarche. Karim Younès dit avoir fait prévaloir «l'intérêt national». Il assure que le panel n'a pas l'intention d'abandonner les préalables posés au chef de l'Etat. L'avenir de l'initiative est, dit-il, lié au soutien dont il bénéficiera au sein de la classe politique et de la société civile. Le Soir d'Algérie : M. Karim Younès, vous aviez dans un premier temps décidé d'abandonner la mission de médiation avant de revenir sur votre décision. Pouvez-vous en expliquer les raisons ? Karim Younès : Entre la susceptibilité liée à ma dignité et l'intérêt national, j'ai fait le choix de servir mon pays. Seul l'avenir dira si le choix était le bon ou pas. En décidant d'entamer le dialogue après le discours de Gaïd Salah, cela signifie-t-il que le panel abandonne définitivement les préalables posés lors de la rencontre avec Bensalah ? Nous avons décidé d'entamer notre travail de rapprochement des acteurs politiques nationaux, car la situation globale du pays, notamment sur le plan économique, nous interpelle de façon urgente, pour stabiliser les institutions politiques du pays. Cependant, il n'a jamais été question d'abandonner les mesures auxquelles vous faites allusion, le communiqué de la dernière réunion du panel en faisant foi. Le chef de l'Etat n'a visiblement pas les coudées franches. Allez-vous continuer à discuter avec Bensalah ou vous adresser à l'armée à l'avenir ? Le dialogue concerne les acteurs issus des partis politiques, des syndicats, du mouvement associatif et du Hirak. Le Président de l'Etat a bien souligné que les institutions civiles et militaires, représentant l'Etat, ne sont pas concernées par ce dialogue. Dans ce contexte, de quelle marge de manœuvre dispose le panel ? La marge de manœuvre du panel dépendra du soutien dont il bénéficiera de la part des acteurs politiques et du mouvement. Avec l'apport de nouveaux acteurs de premier rang et des associations à travers tout le pays, nous ne pouvons qu'être confiants quant à la réussite de la mission que nous nous sommes fixée. L'appel aux personnalités afin qu'elles vous rejoignent a été majoritairement rejeté. De quels arguments disposez-vous pour les convaincre et les faire adhérer à votre démarche ? L'argument qui me semble le plus logique, est que seule une adhésion consistante à la démarche initiée pourra peser sur l'avenir du pays, car l'important est de définir ensemble la feuille de route du prochain mandat présidentiel. N. I.