Le Front de libération nationale n'entend pas se voir exclu des initiatives de sortie de crise, encore moins du dialogue en cours. Il a battu le rappel des troupes hier mercredi, les appelant à élaborer des propositions « constitutionnelles » et « réalistes ». Son secrétaire général promet que nul ne pourra étouffer la voix de son parti. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le FLN tente de se positionner. Le parti n'entend pas rester en marge du processus de dialogue entamé. Son secrétaire général multiplie les déclarations visant à dédouaner le parti de la gestion antérieure des affaires du pays. Hier encore, Mohamed Djemaï réunissait plus de 1 000 cadres avec pour objectif l'élaboration de propositions devant mener, dit-il, à l'élection présidentielle. Il s'agissait, aux dires du patron du FLN, de répondre avec « l'artillerie lourde » aux détracteurs du parti. Les appels à l'exclusion du FLN de ce processus ne sont, en effet, guère du goût du premier responsable du FLN. Hier encore, il répétait que son parti était en mesure d'accompagner «les changements imposés par la société » et d'être à l'écoute de ses attentes du moment. La conjoncture actuelle requiert, à ses dires, «une participation effective de tous» et des «discussions responsables» . Comment compte-t-il y prendre part ? En participant au processus de dialogue, assure Djemaï avec des positions «claires» et sans «opportunisme», afin de faire entendre la voix d'un parti que d'aucuns veulent de fait exclure. Pas question, réplique-t-il ! Le dialogue devra être «inclusif» et sans «exclusion», afin d'atteindre ce qui constitue pour le FLN l'unique solution, à savoir une élection présidentielle «transparente» avec, dit-il, comme préalable un consensus devant permettre de mettre un terme à la «crise» qui, si elle devait perdurer, aurait des conséquences dramatiques. Réagissant aux appels à la désobéissance civile ou à la mise en place d'une période de transition, Djemaï a torpillé leurs auteurs, considérant qu'ils obéissaient à des agendas dictés par l'extérieur et visent à «déstabiliser le pays». Il s'exprimait devant une salle comble où étaient réunis les «cadres» du parti dans une rencontre dite de dialogue visant à discuter des tenants et des aboutissants de la crise politique et d'élaborer des solutions . Des conférences-débats mais également des ateliers ont été mis en place pour «diagnostiquer» la crise avec une rétrospective des différentes crises politiques par lesquelles le pays est passé. N. I.