A la place d'une période de transition à même de permettre d'enclencher un processus constituant, le panel en charge de la médiation et du dialogue, lui préfère un «mandat présidentiel de transition», option «moins porteuse» de «dangers d'effondrement de l'Etat». M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le coordinateur de l'instance de la médiation et du dialogue estime que le dialogue court l'objectif de sortir le pays de la crise politique qu'il endure, un dialogue devant déboucher sur un consensus autour de la tenue d'une élection présidentielle dont la date et la commission en charge de son organisation, sa supervision et son contrôle seront définis à l'issue de la conférence nationale qui suivra le processus de dialogue. Karim Younès, qui s'exprimait, avant-hier jeudi, dans une conférence de presse aux côtés des autres membres du panel a soutenu, néanmoins, qu'atteindre cet objectif requiert un appui fort et sincère de la classe politique et des organisations de la société civile et de faire part, dans ce sillage, de fortes «pressions» et de «refus». Et de réitérer que les membres du panel sont «autonomes», «indépendants» et «sans aucun lien partisan ou politique». «Nous n'avons pas été nommés par la présidence de la République et notre rencontre avec le chef de l'Etat par intérim avait pour seul et unique objectif de lui réclamer des mesures d'apaisement nécessaires à l'entame du dialogue.» Ce qui dicte, explique-t-il, les «efforts» de tout le monde pour aboutir à une «solution pacifique et sereine qu'attend le peuple algérien», affirme Younès qui ajoute : «Nous ne sommes porte-parole d'aucune instance partisane et encore moins des représentants du mouvement populaire dont nous partageons les revendications légitimes pour lesquelles nous faisons tout pour leur concrétisation prochainement.» Ceci dit, et si dans sa déclaration liminaire, Karim Younès situe, dans un premier temps, la mission du panel qu'il coordonne dans la «médiation entre les acteurs politiques nationaux afin d'engager un dialogue qui puisse aboutir à une feuille de route consensuelle pour la sortie de crise», il dévoile, juste après, la quintessence de cette feuille de route, soit «l'organisation d'une conférence nationale qui aura à désigner, à la fois, la commission de préparation, d'organisation et de contrôle du scrutin électoral et élaborer la feuille de route du prochain mandat présidentiel qui ne peut être qu'un mandat de transition au cours duquel devra être procédé à la révision profonde de la Constitution». Expliquant le choix de cette option alors qu'ils sont censés, comme ils le proclament, prendre en considération toutes les propositions de sortie de crise, des membres dudit panel, la constitutionnaliste Fatiha Benabbou et l'enseignant universitaire et journaliste Ammar Belhimer, notamment, soutiennent que l'option d'une transition constituante est porteuse de «dangers» au vu, selon eux, de ses «répercussions négatives», notamment sur les institutions qui courent le risque sérieux «d'effondrement». Pour eux, «la situation en Algérie est entièrement différente de ce qu'ont connu certains pays ayant eu recours à cette option», citant l'exemple libyen. Explicitant l'option d'un mandat présidentiel de transition, le coordinateur de l'instance de médiation et de dialogue soutient que les candidats à la prochaine élection présidentielle auront à parapher, tous, une «charte» contenant des engagements à matérialiser les réformes et les revendications du mouvement populaire du 22 février dernier. M. K.