Comme annoncé, le comité politique de l'Instance nationale de dialogue et de médiation a tenu, hier à Alger, dans son siège, sa première réunion avec les acteurs du «Hirak» populaire. La chaîne de télévision publique A3 a montré dans son journal de 17h des images de cette réunion, couverte par de nombreux journalistes et également les interventions de son coordinateur Karim Younès, et du président du comité politique, Ammar Belhimer. C'est visiblement un premier pas positif. Ammar Belhimer a fait savoir que la réunion a consisté en deux points : l'identification des caractéristiques de la crise qui est politique, institutionnelle et constitutionnelle, et la perspective de l'organisation des élections dans des délais les plus rapprochés. C'est possible, sans «transition», ni «constituante», selon les partenaires de ce premier round du dialogue entre le panel et des acteurs du «Hirak». Deux conditions réalisables aisément sont exigées: une instance, crédible et représentative, en charge de l'élection présidentielle dans tous ses aspects et à travers toutes ses étapes, et une nouvelle loi électorale. Karim Younès a rappelé la création du comité des sages, très élargi, regroupant des personnalités et des experts ayant accepté de rejoindre l'Instance. Il a également rappelé la nécessité de prendre certaines mesures d'apaisement pour améliorer les conditions du dialogue. Il a fait savoir que les acteurs du «Hirak» venus de plusieurs wilayas présents à la réunion, tiennent eux aussi à ces mesures. Les participants à ce round du dialogue ont évoqué l'accompagnement par l'ANP. Ils considèrent que l'intérêt suprême du pays est au-dessus de toute autre considération et qu'il faut aller vite à l'élection présidentielle. Les membres du panel ont prévu une conférence de presse aujourd'hui à 10h pour de plus amples informations et explications. On en saura plus sur le programme de travail du panel et sur ses prochaines rencontres. On sait que l'Instance a déjà fait part de sa décision d'entamer «immédiatement» l'organisation des consultations de dialogue avec la classe politique, les personnalités nationales et la société civile, assurant que toutes les plates-formes et les propositions constitueront des documents de travail qui seront utilisées pour l'élaboration des propositions qui seront présentées à la conférence nationale qui sera organisée à la fin des consultations. Par ailleurs, le président du parti «Talaie El Hourriyet», Ali Benflis, a réitéré mercredi sa «profonde conviction» que la tenue de l'élection présidentielle dans les meilleurs délais reste «la voie la moins longue, la moins risquée et la moins coûteuse pour le pays, politiquement, sécuritairement, économiquement et socialemen», a-t-il affirmé dans un entretien accordé au quotidien Le Soir d'Algérie. «Il s'agit simplement, au moyen d'un dialogue national apaisé, confiant et crédible, de réunir toutes ces conditions dont la teneur est désormais notoirement connue au plan politique comme aux plans institutionnel et légal», a-t-il préconisé. Ali Benflis a réfuté, dans ce contexte, les allégations sur l'existence d'un deal entre lui et l'état-major de l'armée, soulignant qu'il «n'est pas un rallié tardif à l'option de la présidentielle» et qu'il en a été «l'un des précurseurs». Evoquant la voie et les moyens de la réalisation effective de l'objectif global de changement de régime auquel aspirent les Algériens, le président du parti «Talaie El Hourriyet», a réaffirmé sa préférence pour l'option de la présidentielle au dépens de la Constituante. Quant au secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Mohamed Djemaï, il a appelé, mercredi à Alger, à accélérer l'organisation d'une élection présidentielle «transparente» pour sortir de la crise politique actuelle. Présidant l'ouverture des travaux de la rencontre des cadres du FLN, Mohamed Djemaï a affirmé que «la sortie de la crise que traverse l'Algérie ne saurait être envisagée qu'à travers l'organisation d'une élection présidentielle transparente donnant lieu à un président élu en toute souveraineté qui prendra en charge le lancement des différentes réformes», soulignant que l'organisation d'une présidentielle était «la solution pour faire face aux menaces qui guettent notre pays dans un environnement international et régional trouble». Il a réitéré son appel à adhérer au dialogue national.