La marche des étudiants d'hier mardi était un remake de la précédente au vu de la période des vacances et la fermeture des cités universitaires. Et, comme lors de la marche précédente, la population algéroise a prêté main-forte aux manifestants, empruntant le même itinéraire, et réitérant, avec détermination, les mêmes slogans. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Les forces de sécurité, comme à l'accoutumée, ont surveillé de très près l'évolution de la marche qui s'est ébranlée à partir du point symbolique de la place des Martyrs. L'accès vers le tribunal de Sidi-M'hamed a été obstrué, de même que le passage par la Grande-Poste. Ce même cordon sécuritaire a également interdit à la foule de traverser le tunnel des Facultés et la halte sur la place Audin au niveau de la rue Didouche-Mourad, peu avant la fin de la marche. Les manifestants ont scandé les mêmes slogans et brandi les mêmes pancartes, seulement pour cette fois-ci, c'est le coordinateur du panel pour le dialogue, Karim Younès, qui a été la cible des étudiants. Toutefois, ils ont fait part de leur intérêt pour le dialogue mais à une condition : «Pour des élections, mais pas avec (la bande) issaba.» Explicitement, les conditions ont été énumérées à l'occasion par les contestataires, revendiquant l'application des articles 7 et 8 de la Constitution, la libération de tous les prisonniers d'opinion ainsi que la liberté de la justice et de la presse. La marche des étudiants s'est apparentée à la précédente par l'implication massive des citoyens qui ont répété les slogans scandés par les étudiants. Le général de corps d'armée a, encore une fois, fait l'objet du mécontentement de la foule. Les 2 «B» n'ont pas été épargnés comme à l'accoutumée puisque les manifestants ont versé leur colère sur l'actuel gouvernement, le considérant comme un gouvernement de «bricolage». Enfin, ce qui a marqué la 25e marche des étudiants dans les rues d'Alger, c'est le maintien du caractère pacifique de la revendication du changement du régime, dont la marche qui a sillonné les artères principales de la capitale a pris fin à quelques mètre de la Grande-Poste, où, pour cette fois-ci, le cordon sécuritaire était plus avancé comparativement aux marches précédentes, les étudiants se retrouvant nez à nez avec les forces de sécurité, ont carrément campé sur la chaussée reprenant les mêmes slogans, et par intermittence, brandissant la menace de la «désobéissance civile». A. B.