La rencontre que devaient organiser, aujourd'hui samedi, à la Safex d'Alger, les dynamiques de la société civile avec les partis du Pôle des forces du changement qui regroupe, entre autres, le parti d'Ali Benflis, celui de Djaballah et le MSP de Makri, et des Forces de l'alternative démocratique qui rassemble le FFS, le RCD, le PT, le PLD, le PST, le MDS, l'UCP et la Laddh, n'aura finalement pas lieu. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Et pour cause ! Les services de la Wilaya d'Alger n'ont pas répondu à la demande d'autorisation de la réunion déposée au nom du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). «La rencontre de concertation de la société civile, du samedi 17 août 2019, à la Safex, à Alger, prévue avec les partis politiques des deux pôles de l'alternative démocratique du 26 juin et de la conférence nationale du dialogue du 6 juillet en plus des personnalités nationales, est reportée pour faute d'autorisation de l'administration. La rencontre est reportée au samedi 24 août 2019 », ont annoncé les organisateurs. Les membres de cette coalition, constituée de près de 100 organisations (syndicats, ligues des droits de l'Homme, associations…) ont dénoncé l'attitude de l'administration. «Le pouvoir montre sa volonté réelle quant à l'ouverture des espaces publics et le respect des libertés démocratiques. Au moment où le pouvoir fait la promotion de son offre de dialogue, la réalité est tout autre. Elle contraste avec le verrouillage du débat public, des médias, du dialogue dans la société. Le pouvoir tente le coup de force pour faire passer sa feuille de route, ça se précise de jour en jour», déplore Saïd Salhi, vice-président de la Laddh. Pour Abdelwahab Fersaoui, président de RAJ, ce refus d'autoriser la rencontre «est un autre indice de l'entêtement de ce pouvoir machiavélique qui ne se soucie que de son maintien au détriment de la volonté populaire en essayant d'étouffer, de neutraliser, de diviser et de casser ce mouvement qui a suscité l'admiration du monde entier et qui a surpris ce pouvoir despotique». Pourtant, a-t-il expliqué, «cette rencontre s'inscrit dans l'objectif d'échanger et de rapprocher les visions autour de la situation et pour d'éventuelles démarches communes et consensuelles». Les membres de ces organisations donneront aujourd'hui, au siège de l'Unpef, une conférence de presse pour revenir sur cette rencontre et ses objectifs. Les étudiants dénoncent En plus de la rencontre de la société civile qui n'a pas reçu de réponse, celle que devais organiser «le Forum national des étudiants», une nouvelle organisation estudiantine, au niveau de la Safex, a été également interdite. Auparavant le comité autonome des étudiants de l'Université d'Alger 2 a dénoncé cette rencontre dont les organisateurs ne représentent, selon lui, pas les étudiants. «Alors que les étudiants forcent l'admiration de tout le peuple algérien de par leur engagement au sein du Hirak et leur détermination indéfectible à maintenir la mobilisation malgré les vacances et les températures élevées de ce mois d'août, nous venons d'apprendre avec étonnement la tenue d'une conférence nationale des étudiants pour le 17 août 2019, suite à l'appel du «Pôle des étudiants algériens» et d'un collectif, méconnu pendant tous ces mois de mobilisation, qui se nomme «Forum national des étudiants», souligne le comité autonome des étudiants de l'Université d'Alger 2 dans un communiqué, déplorant «une démarche antidémocratique». Ce comité explique qu'il a du mal à comprendre comment on peut organiser une conférence des étudiants sans la présence des étudiants, qui sont en vacances, et sans la consultation de ces derniers (à travers les assemblées générales). Et d'exprimer ses doutes quant à la nature et objectifs de la rencontre. «On se demande comment le pouvoir, qui réprime les manifestants, qui emprisonne les militants politiques, et qui se sert des recteurs comme relais pour annihiler toute volonté de s'organiser au sein des campus, accorde gracieusement une autorisation pour organiser une conférence à la Safex», s'interrogent les signataires du communiqué, affirmant que cette conférence «ne représentera en aucun cas les aspirations des étudiants». «Pour nous, il est impératif de maintenir la mobilisation jusqu'à la rentrée universitaire et s'atteler, dès la reprise, à construire le mouvement étudiant à la base, de manière démocratique et aller rapidement vers la mise en place d'une coordination nationale réellement représentative et combative qui portera les revendication politiques, sociales et démocratiques des étudiants», ont-ils insisté. K. A.