La poursuite du mouvement populaire, le rejet du panel de dialogue, conduit par Karim Younès, par les manifestants lors des deux derniers vendredis de mobilisation et l'approche de la rentrée sociale avec les perspectives de renforcement de la contestation encouragent les dynamiques de la société civile, organisatrices de la conférence nationale du 15 juin, à reprendre l'initiative. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Constituée de près de 100 organisations (syndicats, ligues de droits de l'Homme, associations…), cette coalition de la société civile tente, désormais, de rapprocher les deux camps politiques les plus importants en présence actuellement sur la scène. Il s'agit du Pôle des forces du changement qui regroupe, entre autres, le parti d'Ali Benflis, celui de Djaballah et le MSP de Makri et des Forces de l'alternative démocratique qui rassemble le FFS, le RCD, le PT, le PLD, le PST, le MDS, l'UCP et la Laddh. Pour ce faire, une rencontre nationale est prévue ce samedi 17 août à Alger, soit au lendemain du 26e vendredi de mobilisation nationale contre le système politique. Une demande d'autorisation pour la tenue de l'évènement à la Safex a été introduite au nom du syndicat de la santé SNPSP (Syndicat national des praticiens de la santé publique) et les organisateurs attendent la réponse des services de l'administration. «On a pris contact avec les partis politiques composant les deux pôles et avec des personnalités nationales. On a échangé et nous étions d'accord que la situation nous impose de travailler ensemble afin de trouver le dénominateur commun. On leur a proposé des rencontres de concertation pour discuter les points de convergence sur lesquels on peut travailler ensemble et surtout réfléchir à aboutir à un plan de sortie de crise consensuel», indique, dans une déclaration au Soir d'Algérie, Abdelouahab Fersaoui, président de l'association RAJ. Selon le président de RAJ, les partis composant les deux pôles et plusieurs personnalités ont donné leur accord de principe pour participer à la rencontre de concertation qui sera suivie par d'autres. «L'objectif est de rassembler toutes les dynamiques, toutes les propositions, afin de sortir avec une feuille de route consensuelle. Il y a beaucoup de points communs mais il y a aussi des divergences. Si on se met autour d'une table, on peut trouver des compromis», explique notre interlocuteur.Dans un communiqué rendu public hier mardi, les dynamiques de la société civile ont affirmé que des réunions avec 15 partis politiques et plus de 20 personnalités ont été tenues entre le 18 juillet et le 9 août. La rencontre du 17 juin est donc l'aboutissement des concertations avec les partis politiques des deux pôles et des personnalités nationales. «C'est une première réunion d'échange et de concertation pour une sortie de crise consensuelle, un projet que la société civile défend depuis des mois. Nous voulons relancer le processus de médiation dans la société entre les partis de l'opposition et les personnalités afin d'arriver à un compromis entre les deux feuilles de route des partis de l'alternative démocratique du 26 juin et de la conférence de dialogue du 6 juillet», explique, pour sa part, Saïd Salhi, vice-président de la Laddh. Il s'agit, également, d'élaborer et d'adopter, affirme notre source, une charte de principe pour un dialogue ouvert et effectif visant à satisfaire les revendications populaires relatives notamment au départ du système politique afin d'ouvrir la voie à l'édification d'une nouvelle République démocratique, sociale, civile et pluraliste. Les efforts des dynamiques de la société civile seront-ils couronnés de succès ? K. A.