Une douzaine d'entreprises se partagent l'exploitation du massif rocheux situé à cheval sur les wilayas de Chlef et Aïn Defla. Ces entreprises, en activité depuis des années pour la production de divers agrégats, utilisent des camions de gros tonnage pour livrer leurs marchandises vers d'autres sites de stockage, ou à divers chantiers de construction ou de revêtement des routes. Depuis plusieurs années, les habitants des localités de Kouadjlia (wilaya de Chlef) et Ouled Ali (wilaya de Aïn Defla), localités situées, de part et d'autre de la limite entre les deux wilayas, subissent, tous les jours que Dieu fait, le carrousel des gros engins qui traversent leurs régions en soulevant de monstrueux nuages de poussière, dégradent le réseau routier. Leur calvaire dû au bruit insupportable des camions qui font la navette, sans compter les détonations des explosifs utilisés pour extraire les blocs de roche, et les vibrations qu'ils provoquent et qui nuisent aux habitations et traumatisent les riverains de part et d'autre des routes qui mènent vers les carrières, n'ont pas cessé de se plaindre des multiples désagréments auxquels ils sont confrontés. Beaucoup ont contracté des maladies respiratoires dues aux inhalations d'air devenu irrespirable. «Tous les recours que nous avons introduits, toutes les démarches que nous avons entreprises sont restés vains. Face au silence des pouvoirs publics nous nous sommes mobilisés et nous bloquons, depuis un mois, toutes les pistes qui mènent aux carrières, jusqu'à ce que des mesures concrètes soient appliquées sur le terrain pour mettre fin à toutes ces nuisances qui empoisonnent nos vies et notre environnement», crient ces citoyens. Et d'ajouter : «Pourtant, le chef de l'exécutif a rendu visite plus d'une fois à ces sites instruisant les chefs d'entreprises d'entamer des travaux de réfection des routes gravement endommagées.» Pour débloquer la situation, des séances de travail ont été tenues auxquelles ont pris part les chefs des 12 entreprises ou leurs représentants, à l'issue desquelles 8 entreprises ont cotisé avec une enveloppe de 16 millions de DA, alors que les travaux de réhabilitation et de bitumage des voies qui mènent aux différents sites d'exploitation ont été estimés à 24 millions de centimes. Cependant, indiquent des sources locales, les 4 entreprises restantes ont refusé de prendre part au financement des travaux et ont campé sur leurs positions. Par ailleurs, selon les chefs d'entreprises, l'arrêt des activités de ces entreprises a des conséquences sur leurs dividendes et menacent de licencier plus de 600 travailleurs dont la plupart sont issus des agglomérations concernées. Karim O.