Malgré les aléas de la saison estivale, la mobilisation populaire au rejet du système politique en place demeure intacte à Béjaïa. Pour ce 27e vendredi consécutif, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont réinvesti de nouveau le chemin de la protestation pour renouveler leurs revendications en faveur d'une rupture radicale avec l'ancien régime et le départ de l'ensemble de ses symboles . Comme les précédentes manifestations pacifiques hebdomadaires observées depuis six mois, la grandiose marche de ce vendredi s'est entamée à partir de l'esplanade de la Maison de la culture dans une ambiance de fête pour arpenter les principales artères de la ville de Béjaïa, la rue de la Liberté en passant par le boulevard Amirouche et l'arrière port en reprenant des slogans hostiles aux tenants du pouvoir. Armés d'une volonté et d'un engagement infaillibles, les manifestants de cette région de la Basse-Kabylie comptent poursuivre la lutte pacifique jusqu'à la chute du régime et la concrétisation sur le terrain de la demande du peuple, à savoir l'instauration d'un véritable Etat de droit. Tout au long du parcours de la marche, l'impressionnante foule de manifestants, déployant les drapeaux national et amazigh, n'a pas cessé d'éructer sa colère face au chef d'état-major de l'armée, le chef de l'Etat par intérim et le gouvernement Bedoui ,exigeant par la même occasion leur départ . Les manifestants ont également brandi des banderoles et autres pancartes résumant les revendications du peuple notamment «la consécration d'un Etat civil et non militaire» et «la mise en place d'une réelle transition démocratique». La libération des manifestants du mouvement arrêtés pour port de l'emblème amazigh, du maquisard Lakhdar Bouregaâ et l'ensemble des détenus d'opinion a été également réclamée avec force par les manifestants . Réitérant leur rejet de tout dialogue et élections avant la mise en place d'une transition démocratique, les manifestants ont fustigé également le panel de Karim Younès qualifié de «sous-traitant de la bande» pour la continuité du système corrompu et corrupteur dans le pays. Tout en criant leur colère contre le pouvoir qui n'a pas pu assurer la sécurité du public, les Béjaouis n' ont pas manqué de rendre aussi hommage aux victimes enregistrées lors du gala de Soolking au stade du 20-Août d'Alger. A. Kersani