Malgré la chaleur caniculaire , c'est une nouvelle fois une véritable marée humaine qui a déferlé à travers les principales artères de la ville de Béjaïa avec le même mot d'ordre, l'exigence d'une rupture radicale avec l'ancien régime et le départ de tous ses symboles. Les manifestants ont commencé à affluer dès le milieu de la journée, des différentes municipalités vers le chef-lieu de la wilaya, avec la même détermination à poursuivre la lutte jusqu'à la concrétisation, sur le terrain, des revendications du peuple en faveur de l'édification d'un Etat de droit, de liberté et de justice. A l'heure de l'entame de la marche vers 13h30, la très longue rue de la Liberté était noire de monde. L'impressionnante procession humaine s'ébranle en scandant des slogans hostiles aux tenants du pouvoir. Le chef d'état-major de l'armée était dans le collimateur des manifestants qui l'ont violemment fustigé. La foule qui s'est aussi attaquée à Bensalah et Bedoui dont le départ est réclamé par la même marée humaine. Les béjaouïs ont réitéré une nouvelle fois le rejet de l'appel de Bensalah à «un dialogue national inclusif» tout en demandant la mise en place d'une véritable transition démocratique. «Nous refusons d'aller vers quoi que ce soit avant une véritable transition démocratique», lisait-on sur une pancarte. Les manifestants ont également appelé à la libération du maquisard de la révolution, Lakhdar Bouregâa, et tous les manifestants poursuivis pour avoir brandi l'emblème amazigh lors des précédentes marches de contestation du système. il convient de signaler que, comme chaque vendredi, depuis le début de la révolte populaire, une imposante marche citoyenne a été également observée, hier, dans la ville d'Akbou, deuxième plus grande agglomération de la wilaya après la ville de Béjaïa, sous les mêmes mots d'ordre en faveur d'un changement radical du système et une réelle transition démocratique. A. Kersani