La rencontre de concertation des Dynamiques de la société civile a eu lieu, hier samedi, à la Safex d'Alger. Son principal objectif est de rapprocher les avis des différents partis politiques. Les principaux partis des Forces de l'alternative démocratique se sont contentés d'envoyer des représentants alors que le PLD et le MDS l'ont boycottée. Du côté du Pôle des forces du changement, on semble avoir misé sur cette rencontre. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Mais pour une première réunion, destinée à rapprocher les membres des principaux pôles politiques, à savoir les Forces du changement et l'Alternative démocratique, il faut dire que la tentative n'a pas échoué. A la salle Dar-el-Djazaïr, de la Safex, il y avait des chefs de partis politiques, des responsables syndicaux et des personnalités publiques, en plus de certaines figures de l'ex-FIS dissous, à l'image de Kamel Guemazi. Parmi les chefs de partis, on distinguait, entres autres, Abdellah Djaballah (FJD), Abderrezak Makri (MSP), Mohamed Saïd (PLJ), Soufiane Djilali (Jil Jadid) et Karim Tabbou (UDS, non agréé). Le RCD, le FFS, Talaie El Houriet d'Ali Benflis ont envoyé des représentants pendant que le PT est était représenté par Ramtane Taâzibt. Des personnalités à l'instar de Mostefa Bouchachi, Nacer Djabi et Abdelaziz Rehabi ont participé à cette rencontre, présidée par le président du SNPSP, Lyes Merabet. Dans leurs interventions, les participants ont insisté sur la nécessité de poursuivre le mouvement de contestation pour que le rapport de force soit en faveur de la transition démocratique. La majorité est pour le principe de dialogue, mais rejette le Panel de dialogue et de médiation de Karim Younès. Ils ont insisté sur le départ des symboles du système, notamment le gouvernement Bedoui, et la réunion de certaines conditions avant toute entame de dialogue et d'organisation des élections. Parmi ces conditions, la libération des détenus d'opinion, l'ouverture des champs médiatique et politique et la levée des entraves sur les marches et l'embargo sur Alger chaque vendredi. Les Dynamiques de la société civile veulent rapprocher les visions des deux pôles politiques, travailler sur les convergences, dépasser les divergences et établir un plan de sortie de crise consensuel. La tâche n'est pas facile mais le but en vaut la tentative. Le PLD a décidé de boycotter la rencontre, expliquant qu'il refuse tout dialogue dans un cadre où sont présents les islamistes. Même ces derniers ne parlent pas d'une même voix. Au moment où le président du MSP, Abderrezak Makri, prononçait son discours, appelant au maintien du mouvement populaire et à la transition démocratique, le président du FJD, Abdellah Djaballah, a préféré quitter la salle pour prendre un peu d'air et répondre aux questions des journalistes en marge des travaux. A souligner, dans ce contexte, que le Forum civil pour le changement que conduit Abderrahmane Arar, qui a joué un rôle dans la constitution du Panel de dialogue de Karim Younès, s'est retiré des Dynamique de la société civile après avoir été partie prenante de la conférence nationale du 15 juin. Mais les membres les plus actifs ne se découragent pas pour autant. Ils insistent sur le fait que le rapport de force en faveur du changement imposé par les Algériens doit être mis au profit par tous les partis et toutes les parties pour imposer la transition démocratique. «C'est le moment ou jamais de réaliser le changement», a estimé Mostefa Bouchachi au moment où Soufiane Djilali a appelé à la construction d'une position commune de sortie de crise entre ceux qui souhaitent une Constituante et ceux qui veulent une élection présidentielle. Il propose d'aller aux élections (pour satisfaire la demande des partisans de la présidentielle) et le futur Président lancera un processus constituant. Dans le communiqué final de la rencontre, il a été souligné la nécessité et l'obligation de l'ensemble de rester en phase avec le mouvement populaire, de sauvegarder son unité et son caractère pacifique. Les participants ont également relevé la nécessité d'unifier les efforts afin de défendre les libertés démocratiques, de demander la libération des détenus du mouvement et d'aller vers une conférence nationale consensuelle. A la fin de la rencontre, une commission nationale de coordination et de suivi a été installée. Elle va travailler sur le rapprochement des deux pôles et la préparation d'autres rencontres. K. A.