Depuis leur forum du 6 juillet écoulé, les forces du changement pour le triomphe du choix du peuple observent un silence inexpliqué. Ce qui en dit long sur les divergences qui minent ce bloc politique mis en place, pour rappel, pour faire échec à l'option du cinquième mandat pour le président déchu. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le pôle formé autour, principalement, du FJD présidé par Abdallah Djaballah, du MSP que dirige Abderezzak Makri, Fadjr El Djadid de Tahar Benbaïbèche, l'UFDS de Noureddine Bahbouh et les avant-gardes des libertés que dirige Ali Benflis est resté presque sans voix depuis ce conclave tenu à Aïn-Bénian qui avait bénéficié de facilitations tous azimuts en termes de logistique et d'intérêt médiatique, notamment public, à telle enseigne que beaucoup de voix y décelaient la main du pouvoir. Pourtant, ce forum avait vu la participation de nombre d'acteurs de la société civile mais a péché, il est vrai, par la défection des forces de l'alternative démocratique et de personnalités nationales annoncées, pourtant, à grand tapage médiatique. D'aucuns soutiennent à demi-voix la fin de ce pôle politique tant ce qui a prévalu avant et pendant cette rencontre de Aïn-Bénian a fini par élargir davantage le fossé entre certains de ses membres. A l'instar de l'instigateur de ce conglomérat, le FJD dont le vice-président n'a pas laissé sa langue dans la poche juste au lendemain de ce forum qui avait pourtant suscité bien d'espoirs. Lakhdar Benkhellaf n'avait pas hésité un instant à tirer à boulets rouges sur Abdelaziz Rahabi, le modérateur dudit forum, l'accusant notamment d'avoir «outrepassé ses prérogatives» en «n'ayant pas respecté ce qui avait été convenu» et surtout d'avoir dissimulé la feuille de route consensuelle qui aurait dû être lue au début de la conférence et pas à la fin de celle-ci. Une plate-forme qui a fait l'impasse sur la question des détenus d'opinion et du préalable du départ des deux B (Bensalah et Bedoui) comme soulevé par nombre d'intervenants. Ce qui a poussé l'ancien ministre de la communication et ex-diplomate à sortir de sa réserve et à signifier son retrait de la démarche. «Je ne parlerai qu'en mon nom personnel et ne représenterai personne. Ma mission se limitait à coordonner les travaux de la Conférence de dialogue national», affirmait-il dans un entretien à notre confrère el Khabar dans ce qui constitue une réplique à Benkhellaf. Ce dernier, contacté hier lundi, a, à travers ses hésitations, lui qui est réputé pour n'être pas du tout parcimonieux dans le propos, laissé entendre une «déception» et un «dépit» quant à l'issue du conclave du 6 juillet écoulé, nous renvoyant au communiqué sanctionnant les travaux du conseil consultatif national de son parti tenu le week-end dernier. Un communiqué à travers lequel le front cher au cheikh Djaballah a réitéré son opposition à l'initiative de dialogue national que compte lancer incessamment le panel de médiation et de dialogue coordonné par l'ancien président de l'APN, Karim Younès. «Il n'existe aucun chemin capable de convaincre le peuple algérien du dialogue, à part celui que devrait mener le pouvoir en place à concrétiser des mesures permettant l'établissement de la confiance, notamment le départ de Bedoui et son gouvernement, le départ du chef de l'Etat illégitime et refusé par le peuple, ainsi que l'ensemble des mesures figurant dans le document de Aïn-Bénian», soutient le FJD qui, cependant, exprime sa disponibilité à être preneur d'un dialogue pour peu que celui-ci soit «souverain et global» à même de «concrétiser les revendications du mouvement populaire». M. K.