La convention nationale des Forces de l'alternative démocratique, prévue pour hier samedi et reportée suite au refus de l'administration de l'autoriser, se tiendra finalement le 9 septembre, ont annoncé les membres de cette coalition de démocrates. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Les animateurs du Pacte de l'alternative démocratique, qui ont animé hier une conférence de presse au siège du MDS, ont dénoncé le refus de l'administration d'autoriser la rencontre, au même titre que le refus opposé à l'université d'été de l'association RAJ. Pour eux, le refus d'autoriser ces rencontres publiques et les restrictions sur les libertés et le droit de réunion traduisent un signe de panique du pouvoir plus que jamais contesté par les Algériens qui manifestent par millions depuis 28 semaines. « L'autorisation n'a pas été donnée à l'Alternative démocratique parce qu'elle dérange le pouvoir réel qui veut une présidentielle pour sauver le système et le consolider. L'Alternative dérange aussi car elle veut aller vers un changement radical du régime et non un changement dans le régime. Le pouvoir est en train de paniquer », a affirmé Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle du FFS. Selon les Forces de l'alternative démocratique, constituées du RCD, FFS, PT, PST, MDS, UCP et PLD, en plus de la Laddh, en interdisant les rencontres de l'Alternative et celle du RAJ, « les tenants du pouvoir de fait confirment leur parti pris en faveur de la restauration de l'ancien régime ». « Ces deux interdictions, ajoutées à la propagande distillée par certains médias et à l'instrumentalisation de la justice, mettent en relief un véritable coup de force que le pouvoir revendique malgré son illégitimité », soutiennent les partis de l'Alternative démocratique dans une déclaration lue lors de la conférence de presse par le coordinateur du MDS, Fethi Gharès. L'objectif est, selon eux, de « mettre en place une devanture civile pour reconduire l'autoritarisme ». « Une grossière manipulation que le soulèvement populaire dénonce lucidement tous les mardis et vendredis en scandant Etat civil et non Etat militaire », précise-t-on. Pour les sept partis et la Laddh, l'alternance à l'intérieur du système « ne peut constituer une garantie de changement ». Ils estiment que « l'entêtement des tenants du pouvoir à imposer une élection présidentielle dans le cadre d'une Constitution octroyée est l'une des causes principales de l'impasse actuelle». Mettant en garde contre « un risque de confrontation aux conséquences préjudiciables pour la Nation », les partis de l'Alternative démocratique mettent « le pouvoir de fait devant ses responsabilités pour lever les entraves aux droits et libertés et au débat public ainsi que la libération des détenus politiques et d'opinion». Pour ce collectif, le véritable changement passe impérativement par une transition démocratique à travers un processus constituant souverain. «Reconnaître au peuple sa souveraineté sur son destin nécessite la refondation du processus de légitimation pour l'exercice du pouvoir», ont-ils expliqué. Dans son intervention, le président du RCD, Mohcine Belabbas, a expliqué que la solution à la crise actuelle doit passer par un processus constituant, à travers une période de transition démocratique. « C'est un processus qui établira un nouveau système politique qui passe par une nouvelle Constitution », a-t-il affirmé, accusant « le pouvoir de fait de passer son temps à brouiller nos messages et à faire peur aux Algériens ». Les Forces de l'alternative démocratique ont décidé de tenir la convention nationale le 9 septembre en cours. Auront-ils l'autorisation ? K. A.