C'est au cours d'une rencontre d'évaluation du programme gouvernemental que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mohamed Miraoui a réuni les directeurs de la santé de wilaya (DSA) afin d'évaluer les actions du secteur à l'occasion de la rentrée sociale. Il a été question de l'amélioration du service des urgences, de l'éradication des agressions contre les personnels hospitaliers, de la disponibilité des médicaments dans les hôpitaux ainsi que des mesures à prendre contre les privés. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - A l'occasion de son discours, tout comme d'ailleurs au cours de la conférence de presse, le ministre a réservé une large part à l'amélioration des services au niveau des établissements hospitaliers. Il a réaffirmé la volonté politique gouvernementale pour le «dégel» de certains projets en instance, l'ouverture de nouvelles structures et leur renforcement par des médecins spécialisés dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux. Par ailleurs, il a promis le renforcement des actions de «partenariat entre les régions du Nord et du Sud du pays», afin «d'améliorer la qualité les services et répondre aux attentes des citoyens» les plus éloignés en matière de qualité des soins. Une meilleure qualité des conditions sociales du personnel médical a été à l'ordre du jour en privilégiant les rapports avec le partenaire social, afin de régler «tous les problèmes en suspens». Les directeurs de la santé de wilaya présents ont été instruits pour établir un dialogue «rapproché» avec les citoyens par le biais des réseaux sociaux. S'agissant du problème des agressions à l'encontre du personnel de la santé constatées ces derniers temps dans plusieurs hôpitaux, le ministre a cité le cas de Aïn M'lila, où la «justice s'est autosaisie de l'affaire» et a promis certaines mesures à même de faire face à ce phénomène, d'abord par l'allègement de la pression sur les CHU par le renforcement des polycliniques et par la formation d'agents de sécurité et l'usage de matériel de surveillance dans les structures de santé. Pour ce qui est de la question relative à la pénurie des médicaments, le premier responsable du secteur de la santé a signalé que le problème n'est pas propre à l'Algérie mais qu'il est vécu aussi dans les pays développés. Cependant, il reconnaît en outre que «ce problème se pose plutôt au niveau du privé, et plus précisément au niveau du circuit de distribution en gros où les pouvoirs publics sont décidés à prendre dans les jours à venir, toutes les dispositions expressives» afin de surveiller et de sanctionner certaines pratiques illégales. Tout en évitant de verser dans les détails, il a promis d'annoncer ces mesures visant à remédier cette situation. Il a instruit les directeurs de wilaya pour la mise en place d'un comité local de surveillance du circuit de commercialisation des médicaments. Tout en rappelant la création d'une «commission de veille» au niveau de son ministère composée du directeur général de la pharmacie, du Syndicat national algérien des pharmacies d'officines (Snapo), des distributeurs de médicaments, du Conseil national de déontologie et des producteurs afin de veiller au suivi régulier de la chaîne de distribution. Enfin, dans le domaine de la disponibilité des équipements médicaux au niveau des établissements hospitaliers, le ministre de la Santé a ordonné de définir la responsabilité de ceux à l'origine de la mauvaise gestion de ce matériel notamment pour le cas de l'imagerie médicale souvent en panne dans certains hôpitaux. A. B. Le programme d'importation pour 2020 déposé le 1er juillet Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mohamed Miraoui, a fait savoir samedi à Alger que le programme d'importation de médicaments pour l'année 2020 avait été déposé le 1er juillet dernier au niveau de la direction de la pharmacie du ministère afin de pallier les ruptures récurrentes. S'exprimant lors d'une conférence de presse, en marge de sa rencontre avec les directeurs de wilaya, M. Miraoui a précisé qu'«après examen des besoins nationaux en médicaments, le programme d'importation pour 2020 a été déposé le 1er juillet 2019», et «une approche a été développée en collaboration avec l'Agence nationale des produits pharmaceutiques qui sera dotée des moyens matériels et des ressources humaines à même d'assurer son bon fonctionnement». Le ministre a indiqué, à cet effet, que la cellule nationale de médicaments, installée au niveau central, «se réunira la semaine prochaine pour examiner les obstacles qui entravent la disponibilité des médicaments». Celle-ci compte des cadres du ministère, des membres du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) et du Conseil national de déontologie, des producteurs, des importateurs et des distributeurs. M. Miraoui a, dans ce cadre, annoncé la création de cellules analogues au niveau des wilayas afin de pallier les ruptures récurrentes des médicaments, rappelant que «des mesures rigoureuses» seront prises à l'encontre des parties à l'origine de ces ruptures. Concernant la rupture de certains médicaments, notamment destinés au traitement des maladies chroniques, constatée au niveau de plusieurs officines, le ministre a assuré que les génériques de ces médicaments étaient disponibles.