Pour faire face aux problèmes d'approvisionnement en médicaments et pallier à ses ruptures récurrentes, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mohamed Miraoui, a annoncé, hier, que le programme d'importation de médicaments pour l'année 2020 avait été déposé le 1er juillet 2019. S'exprimant lors d'une conférence de presse, en marge de sa rencontre avec les directeurs de wilaya de son secteur, le ministre a précisé qu'«après examen des besoins nationaux en médicaments, le programme d'importation pour 2020 a été déposé le 1er juillet 2019», et «une approche a été développée en collaboration avec l'Agence nationale des produits pharmaceutiques, qui sera dotée des moyens matériels et ressources humaines à même d'assurer son bon fonctionnement». Il a également indiqué que la cellule nationale de médicaments, installée au niveau central, «se réunira la semaine prochaine pour examiner les obstacles qui entravent la disponibilité des médicaments». Une cellule de veille déjà évoquée par ses soins, en août dernier, à partir de Blida, d'où il a annoncé la création, au niveau de son département, d'une «commission de veille», composée du directeur général de la pharmacie, du syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (SNAPO), des distributeurs de médicaments, du conseil national de déontologie et des producteurs, pour un suivi hebdomadaire de la situation au niveau national. Une commission qui devra avoir des annexes locales, comme souhaité par le ministre dans le but de mener des visites d'inspection et l'identification des dysfonctionnements dans la chaîne de distribution. Il a aussi rappelé que «des mesures rigoureuses» seront prises à l'encontre des parties à l'origine de ces ruptures. En effet, il s'était engagé, toujours à partir de Blida, à prendre des sanctions contre les responsables à l'origine de la perturbation et de la pénurie des médicaments au niveau national. Lors d'une conférence de presse, il a déclaré qu'il «ne tolérerait jamais de telles pratiques». Les menaces du ministre de la Santé interviennent dans un contexte de tension autour de la disponibilité des médicaments particulièrement ceux destinés aux malades chroniques. En mai dernier, le directeur général de la Pharmacie et des équipements médicaux au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djaoued Bourkaib, avait annoncé que «des mesures urgentes» ont été prises pour pallier la pénurie de médicaments, notamment en ce qui concerne les maladies chroniques. Parmi ces mesures, il a cité le recours à l'importation complémentaire de ces médicaments, qu'il a qualifiés de «vitaux», en cas de non-respect des engagements par les producteurs qui ont trois mois pour satisfaire les commandes. Dans le cas contraire et en parallèle du programme d'importation complémentaire, le ministère de tutelle prendra des mesures coercitives à l'encontre des défaillants. Le ministre a également rappelé que ses services ont ouvert une enquête à ce propos, dont les résultats seront communiqués prochainement, afin d'établir un diagnostic précis de la situation.