Ralentie pendant plusieurs semaines durant le mouvement populaire de protestation, la harga a repris de plus belle ces derniers temps. En effet, une tentative d'émigration clandestine de trente jeunes dont 4 femmes accompagnées de 3 enfants a été mise en échec par les gardes-côtes de Annaba. Les candidats à la harga, âgés de 4 à 36 ans, avaient embarqué de la plage de Oued Bagrat, commune de Seraïdi, dans la nuit de mardi à mercredi. Ils étaient entassés par les passeurs dans deux embarcations de fortune. Leur destination prévue était l'île de la Sardaigne (Italie). Mais après avoir traversé moins d'une dizaine de miles (quelque dix-sept kilomètres), leurs embarcations ont été repérées par les gardes-côtes au large de Ras El Hamra sur la corniche de Annaba. Une fois ramenés sans résistance vers la base marine des gardes-côtes de Annaba, ils ont subi les examens médicaux traditionnels dans ces cas par le médecin de la Protection civile avant d'être présentés au procureur de la République près le tribunal de Annaba qui statuera sur leur cas. Selon des harragas candidats arrivés sur place mais arrêtés par les carabiniers et qui ont été refoulés, le trajet entre les côtes algériennes (Annaba) et italiennes (Sardaigne) est d'une durée de 8 à 10 heures par mer calme. La présence de femmes et d'enfants dans les barques des harragas semble, au vu de ces deux tentatives, reprendre ces derniers temps. Pour les jeunes femmes accompagnées de leurs enfants qui tentaient cette aventure à gros risques, une vie meilleure pour elles et leur progéniture devaient les attendre une fois arrivées sur la rive nord de la Méditerranée. Sauf que son prix est souvent la disparition en mer ou au mieux le refoulement si elles arrivent à atteindre les côtes sardes. A. Bouacha