Les manifestations citoyennes de protestation pour réclamer le départ de toutes les anciennes figures du régime et la libération des détenus d'opinion se multiplient depuis la rentrée sociale à travers plusieurs municipalités de la wilaya de Béjaïa. Après Seddouk, Akbou, El Kseur, Kherrata et Amizour ces derniers jours, ce fut hier dimanche au tour de la localité de Chemini de vibrer au rythme d'une nouvelle marche populaire avec les mêmes slogans en faveur d'une rupture radicale avec l'ancien système et l'instauration d'un véritable Etat démocratique garantissant le respect des libertés et les droits de tous les citoyens. Plusieurs centaines de manifestants ont battu hier le pavé à l'appel d'un collectif local de citoyens pour exiger la libération immédiate et sans conditions de tous les manifestants poursuivis sous l'accusation de port de l'emblème amazigh lors des précédentes marches dans la capitale et celle des détenus d'opinion. Les manifestants ont emprunté le trajet allant de la stèle Massinissa vers celle érigée en l'honneur des événements du 19 mai 1981 de Chemini. Durant tout le parcours de la marche, l'impressionnante foule de manifestants a repris à gorges déployées des mots d'ordre fustigeant les tenants du pouvoir et rejetant l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. Lors d'une prise de parole improvisée au terme de la marche, tout en dénonçant la dernière décision du chef d'état-major de l'armée d'interdire l'accès à la capitale aux citoyens manifestants de l'intérieur du pays vendredi passé, les différents intervenants qui se sont succédé à la tribune ont appelé à la libération de tous les détenus d'opinion. Par ailleurs, réunis mardi dernier, trois organisations syndicales Satef-Snapap-CLA, deux partis politiques PST, PT et plusieurs organisations de la société civile locale, AVO88-CST-GAA-LADDH-RAJ-UGCA-Collectif enseignants/ATS université de Béjaïa ont appelé, dans un communiqué sanctionnant leurs travaux, à faire de la journée de demain mardi 24 septembre, une journée de grève et de marche populaire pour le départ du système, le rejet de l'élection présidentielle et la libération des détenus d'opinion. A. Kersani