"Rejeter la mascarade électorale du 12 décembre prochain", "dénoncer les restrictions à la liberté d'expression et d'organisation" et "exiger la libération sans condition des détenus politiques et d'opinion du mouvement populaire du 22 février", ce sont là les principaux objectifs de la grève générale d'une journée, appuyée par une marche populaire au chef-lieu de wilaya, que comptent organiser mardi 24 septembre prochain, les dynamiques de la société civile et les partis politiques de la mouvance démocratiques activant dans la wilaya de Béjaïa. C'est une action d'envergure qu'ont arrêtée, hier soir, les acteurs sociaux et politiques de Béjaïa, à l'issue d'une rencontre de concertation tenue au siège du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Hormis le représentant du RCD, qui n'a pu assister à cette réunion, bien que le responsable régional du parti ait donné son accord pour sa participation, plusieurs cadres et militants issus des formations se réclamant de l'opposition démocratique, tels le FFS, le PT et le PST, des responsables de syndicats autonomes (Snapap, Satef, CLA…), des animateurs associatifs, dont ceux du RAJ, de l'AVO-88 et de la Laddh, des membres d'organisations professionnelles (UGCA, AJCB, CST…), ainsi que ceux du collectif des enseignants et travailleurs (ATS) de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, ont pris part à cette rencontre-débat consacrée aux perspectives à donner au mouvement populaire né le 22 février. "Nous venons de décider par consensus d'une action d'envergure qui consiste en une grève générale pour mardi prochain, avec une marche populaire au chef-lieu de wilaya. Elle se veut une riposte cinglante de la rue au pouvoir en place qui veut nous imposer une élection présidentielle visant à perpétuer un système maffieux et corrompu rejeté par la majorité du peuple algérien", nous a déclaré, hier, l'ancien parlementaire du PT de la wilaya de Béjaïa, Karim Boudjaoui, militant très engagé dans le mouvement populaire du 22 février. Selon lui, la situation est tellement préoccupante que la mobilisation et la vigilance doivent être de mise. "Nous inscrivons notre plan d'action dans le cadre des résolutions contenues dans le manifeste de la convention régionale que nous avons tenue le 24 août dernier, ici à Béjaïa. Notre dynamique s'inscrit également dans l'esprit du pacte politique des Forces de l'alternative démocratique", a-t-il soutenu. Dans leur dernière déclaration, ces acteurs sociaux et politiques estiment que "le chef d'état-major qui incarne le pouvoir réel est décidé à donner une nouvelle vie au système objet de contestation populaire". Et d'ajouter que "les élections qu'il veut imposer au peuple représentent le mécanisme de sauvegarde de ce système". Pour les signataires dudit document, "l'état-major s'engage sur la voie de la répression qui tranche avec ses premières déclarations en faveur du mouvement".