L'ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, se lancera dans la course à la présidentielle du 12 décembre prochain et l'annonce sera officiellement faite très prochainement. C'est ce qu'on affirme dans l'entourage de l'ancien chef de l'exécutif. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Ancien commis de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune avait passé une bonne partie de sa longue carrière dans la haute administration, notamment dans le secteur des collectivités locales, comme chef de daïra, puis plusieurs fois wali avant d'intégrer l'exécutif, en 1991, dans le gouvernement de Sid-Ahmed Ghozali comme ministre délégué aux Collectivités locales, justement. Après une bonne traversée du désert, Tebboune reviendra aux affaires avec l'arrivée au pouvoir de Abdelaziz Bouteflika en 1999. Il occupera, ainsi, le poste de ministre de la Culture et de la Communication dans le gouvernement de Ahmed Benbitour (en remplacement de Abdelaziz Rahabi), puis ministre délégué aux Collectivités locales encore une fois, avant de prendre le ministère de l'Habitat. Pas pour longtemps toutefois puisque, dès 2002, il aura à subir une nouvelle traversée du désert. Une décennie entière hors du système pour ne refaire surface , et de manière spectaculaire, qu'en 2012, avec la nomination du premier gouvernement de Abdelmalek Sellal. Toujours à la tête du ministère de l'Habitat, Tebboune prendra une ascension fulgurante, à la faveur du gigantesque programme dont a bénéficié le secteur. Il prendra d'autant plus de l'ascendant qu'on lui confiera, en plus, la gestion du méga-projet de la Grande Mosquée d'Alger et, dès début janvier 2017, il cumulera, en plus de l'Habitat, le portefeuille du Commerce, à la suite du décès du regretté Bakhti Bélaib. Un véritable Premier ministre bis, en fait avec un bras de fer permanent avec l'officiel chef de l'exécutif, Sellal. Un bras de fer qu'il finira par remporter et accéder, le 24 mai 2017, à ce poste qu'il avait tant convoité. Immédiatement après, il ouvre un nouveau front contre un autre rival, Ahmed Ouyahia, alors directeur de cabinet à la présidence mais aussi et surtout, contre le patron du FCE, Ali Haddad, qu'il affrontera frontalement en cet été 2017, auquel il ne survivra pas d'ailleurs ! La réaction, en face, sera fulgurante et Tebboune sera limogé sans état d'âme, à peine deux mois et demi après sa nomination, le 15 août 2017. Il sera, dès lors, frappé d'un véritable bannissement de la part du cercle présidentiel, un peu comme Abdelaziz Belkhadem avant lui. Ses proches brandissent d'ailleurs cet épisode, celui de la guerre déclarée contre l'oligarchie, comme un argument phare de la prochaine campagne en faveur du candidat à la présidentielle. Quoi qu'il en soit, il s'agira en tout cas d'une candidature de taille, la deuxième d'un ancien Premier ministre après celle attendue de Ali Benflis et qui sera de nature à créer une nouvelle dynamique sur la scène politique, en cette conjoncture si particulière et combien tendue. K. A.