Face à la pression exercée par le pouvoir, qui ne lésine plus sur la répression, à l'encontre des manifestants et les militants du Hirak et les opposants, dont beaucoup sont arrêtés, les défenseurs de la cause des détenus politiques et autres défenseurs des droits de l'Homme intensifient la mobilisation et les initiatives du terrain. Hier samedi, le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a organisé une conférence-débat, au siège de la fédération du FFS, à Tizi-Ouzou. Des citoyens et de nombreux collectifs défendant la cause des détenus (familles des détenus, réseau de lutte contre la répression, Laddh, RAJ, collectif des avocats de défense des détenus d'opinion…) ont pris part à cette rencontre, durant laquelle les présents ont engagé le débat sur la situation des détenus politiques et d'opinion et sur la meilleure manière de protéger leur droit de justiciables et, surtout, que faire pour les faire libérer. Très impliqués dans la défense de ces personnes emprisonnées pour leurs idées politiques et leur engagement dans le mouvement du 22 février, les avocats marcheront le 24 octobre 2019 à Alger, à l'appel de l'Union nationale des ordres des avocats. Le choix de la date est motivé par des raisons de calendrier judiciaire qui verra l'expiration de la détention provisoire des premiers détenus politiques et d'opinion, incarcérés depuis quatre mois pour avoir brandi l'emblème amazigh, intervenir le 23 octobre. Beaucoup d'avocats et de participants à la marche du CNLD d'hier ont émis le vœu que 37 parmi ces derniers (les détenus) renoncent à leur décision d'entamer une grève de la faim le 24 octobre prochain. Une action envisagée dans le cas où le parquet décide de renouveler le mandât de dépôt à leur encontre. De son côté, le CNLD annonce, par la voix de son président, une autre action de rue, en décidant d'une marche prévue pour le 1er novembre prochain, à Alger. Le renforcement des structures du Comité national pour la libération des détenus, l'organisation de la solidarité en faveur des parents de ces mêmes détenus ont été au menu de la rencontre organisée au siège fédéral du FFS. Par ailleurs, l'esplanade de l'ex-hôtel de ville de Tizi-Ouzou a abrité une manifestation organisée par de nombreux collectifs citoyens et d'étudiants. De nombreuses activités et animations, notamment une exposition des portraits de tous les détenus, une bibliothèque mobile, un stand pour la rédaction de lettres et des post-it comportant des messages de solidarité en faveur des détenus politiques ont été mises en place. S. A. M.