Ali Benflis avoue toute la difficulté qu'il a eu à prendre la décision de prendre part à l'élection présidentielle du 12 décembre prochain, l'expliquant principalement par sa conviction qu'il n'y a pas d'autre solution moins coûteuse et moins périlleuse pour le pays que ce scrutin projeté. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le président du parti des Avant-gardes des libertés, qui s'exprimait, hier samedi, en milieu d'après-midi, dans un point de presse en marge de la cérémonie de dépôt de son dossier de candidature à l'élection présidentielle du 12 décembre prochain au niveau du siège de l'Autorité nationale indépendante des élections, a expliqué sa démarche participationniste,lui qui n'a pas cessé d'insister, il y a quelques semaines, sur un ensemble de préalables à même de permettre un climat politique propice à un scrutin d‘une telle importance, par le «besoin pressant pour le pays de se doter d'institutions politiques légitimes». Pas que cela, il cite également ces «indicateurs économiques au rouge et sociaux explosifs». «On ne peut pas être spectateur devant une telle crise», ajoute-t-il. Certes, avoue-t-il, «ma décision de me lancer dans la course présidentielle n'a pas été facile», mais, explique-t-il, le risque de voir la crise politique perdurer et se prolonger indéfiniment et contre lequel il n'a pas cessé de mettre en garde, a été «pesant» dans sa résolution. Et d'avancer trois facteurs pour justifier sa candidature. Pour Benflis, il faut impérativement sortir de la spirale de la crise quel qu'en soit le sacrifice, estimant que l'élection présidentielle du 12 décembre prochain constitue «la voie pénible et la moins coûteuse». Et pas que cela, l'ancien chef de gouvernement pense que ce rendez-vous électoral peut constituer une « opportunité d'une rupture politique» pour peu, conditionne-t-il, qu'il se déroule dans des «conditions de régularité et de transparence». Car il se dit convaincu que cette présidentielle «peut apporter au pays une plus-value et aboutir aussi à l'émergence d'une direction politique légitime pour rassembler le pays autour du projet national rénové». Et de promettre, en cas de son élection au soir du 12 décembre prochain, un «programme politique d'urgence» adapté à la situation politique, économique et sociale du pays au bord de l'explosion. En fait, il fait des préalables, qu'il n'a de cesse de réclamer depuis longtemps, les principaux axes de son programme électoral. Entre autres, énumère-t-il, «rétablir la légitimité des institutions, consacrer l'indépendance de la justice et moraliser la vie politique». Ceci sur le plan politique, alors que sur le volet économique, le président du parti des Avant-gardes des libertés promet «d'ouvrir des ateliers pour assainir l'appareil de production, réhabiliter l'acte économique et le dépolitiser, mettre en place une transition énergétique». Ceci non sans insister sur la solidarité nationale, l'égalité sociale, la répartition équitable des revenus du pays. Car, pour lui, autant la crise du pays est multidimensionnelle mais d'essence éminemment politique, autant sa solution est aussi «politique». Ne s'arrêtant pas là, Benflis considère opportun de remplacer l'«Etat nationaliste et novembriste par un Etat de droit». «Je veux être, si je suis accepté, l'un des héritiers de ces gens qui ont libéré l'Algérie, pour la libérer une seconde fois et instaurer un véritable Etat ; remplacer l'Etat nationaliste et novembriste par un Etat de droit, où tout le monde trouvera une place », dit-il. M. K.