Le dialogue national, ses vérités et ses réussites dans une conjoncture difficile que traverse l'Algérie est un précédent dans la vie de la nation avec des atouts certains pour la suite des étapes de la sortie de crise. Il peut paraître, dans ces conditions qu'on est loin, comme on le constate, des mascarades antérieures grossières de dialogue initié par l'ancien pouvoir à son compte, à ses profits et au dépend de la cohésion nationale ainsi de l'apaisement politique. Un dialogue à sens unique, et le suspens aura duré une vingtaine d'années. Mouvement citoyen, revendications populaires insistantes pour le changement, il faut s'attendre réellement à des bouleversements radicaux dans le rapport des forces à la faveur du prochain scrutin présidentiel. C'est que partis politiques, composantes de la société civile et personnalités nationales ont opté pour le consensus national, le risque méritoire d'accepter la voie constitutionnelle de sortie de crise et donc du jeu démocratique, ils disposent d'un certain nombre d'atouts et de garanties favorables à leur participation à la course et de surcroît la précaution d'entourer le scrutin de garde-fous astucieux afin de parer à toute éventualité. Certes , le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah et le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP se sont engagés à de multiples reprises à garantir la régularité des élections dont la préparation, l'organisation et la supervision, pour la première fois, sont confiées à une Autorité indépendante. Ces acquis enregistrés en réponse aux revendications du mouvement citoyen et de la classe politique sont le témoin de la qualité du dialogue national conduit par l'Instance de médiation et de dialogue qui a réussi en un laps de temps record à tamiser la diversité des idées, des opinions, des contradictions et des divergences et de les comprimer dans un " brainstorming " consensuel ayant ouvert la voie constitutionnelle à l'organisation de l'élection présidentielle. Un rendez-vous décisif qui s'annonce fort animé. A presque un mois de la clôture du dépôt des candidatures, on dénombre déjà plus de 8O prétendants à la magistrature supérieure du pays. Il est bien évident que dans un pays où le peuple et la classe politique étaient pendant un quart de siècle mis délibérément hors du débat politique, économique et social, le poids de l'Autorité nationale indépendante des élections qui jouit de toutes les prérogatives de gestion du processus électoral ne pourra que s'en trouver renforcée. Dans ces conditions, l'objectif des décideurs actuels en place est clair : respect de la Constitution, réponse aux revendications légitimes du peuple, satisfaction des préoccupations de la classe politique et en même temps la sauvegarde des principes de la démocratie qui devraient permettre une participation massive des électrices et des électeurs au scrutin présidentiel. Une somme de préalables visant la relégitimation de l'expression et de la souveraineté populaire, soit l'exercice par le peuple de son droit, en toute liberté et dans des conditions de transparence indiscutable à l'occasion de la présidentielle du 12 décembre prochain dans la finalité de l'émergence récente d'un président de la République élu légitimement par le peuple dans des conditions de transparence qui ne peuvent faire l'objet d'aucune contestation. Donc étape cruciale vers un retour à une vie constitutionnelle tracée par le peuple et à la fin de la crise actuelle. Si le choix politique pour la sortie de crise est indiscutable, il est également illustratif quant à la conduite et la préservation des institutions de l'Etat, la mobilisation autour de ce scrutin doit être en elle-même synonyme d'une résolution unanime de se tourner vers la construction d'un véritable Etat de droit et pour que le pays retrouve une vie normale. C'est pourquoi la nouvelle page que la communauté nationale inscrit aujourd'hui à son histoire est riche en symbole et en importance, car le fruit d'innombrables efforts du chef de l'Etat, du vice-ministre ministre de la Défense nationale, de la classe politique et des composantes de la société civile, de concertations, de sacrifices, non sans la volonté et le respect des revendications populaires au changement ni encore le dépassement des préoccupations des acteurs politiques. L'engagement, le plaidoyer et l'accompagnement du Haut commandement de l'ANP, mais aussi de l'Etat qui ont à différentes occasions exprimé leur solidarité et engagement avec le peuple, auront été à la hauteur des défis et attente, profondément engagés qu'ils sont au chevet de la crise avec l'optique de mieux cerner les attentes mais aussi de les familiariser avec les solutions à cet impasse politique, l'accompagnement du processus politique et électoral, la restauration de l'autorité de l'Etat, tout en multipliant les initiatives en faveur du dialogue national, de la cohésion nationale et la réconciliation avec la démocratie participative afin que tout le monde s'inscrive dans la même dynamique de sortie de crise.