L'opération de dépôt de dossiers de candidature à l'élection présidentielle du 12 décembre, auprès de l'Autorité indépendante d'organisation des élections, a été clôturée, hier, samedi, à minuit. Comme il fallait s'y attendre, parmi les 140 personnes ayant retiré les formulaires de souscription, seuls quelques-unes se sont présentées chez l'instance de Charfi pour y déposer leurs dossiers. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - La collecte des 50 000 signatures de parrainage n'était pas une chose facile, dans un contexte marqué par un rejet populaire massif et de beaucoup de partis de l'opposition du processus électoral. Parmi les candidats, figurent l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis et l'ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, deux chefs de partis partisans du cinquième mandat, en l'occurrence Azzedine Mihoubi du RND et Belkacem Sahli de l'ANR. Il y a aussi le président du Front El Moustakbal Abdelaziz Bélaïd, candidat aux deux élections annulées du 4 juillet et du 17 avril, et le chef du parti islamiste El Binaa, Abdelkader Bengrina. Les principaux partis démocrates sont contre ces élections et plaident pour une période de transition à travers un processus constituant. Les partis islamistes les plus importants (le MSP et le FJD de Djaballah) ne sont pas concernés, eux aussi, par le scrutin. Ce qui fait dire à nombre d'observateurs que ces élections sont destinées à préserver le système politique. L'autorité électorale de Mohamed Charfi dispose d'un délai de dix jours pour examiner les dossiers et statuer sur leur validité. Si leurs dossiers sont acceptés, ils auront à mener une campagne électorale dans un contexte très tendu. En effet, les élections sont convoquées dans un contexte marqué par la poursuite de la mobilisation populaire Ce vendredi, 36e acte de mobilisation, beaucoup d'Algériens sont sortis dans plusieurs wilayas du pays pour s'opposer à ces élections. Les partis de l'opposition, à l'instar du RCD, du FFS et du PT, s'opposent de leur côté à ces élections. Regroupés avec d'autres formations au sein du Pacte de l'alternative démocratique, ils réclament une transition démocratique. Des personnalités publiques, à l'image de Mouloud Hamrouche, Ahmed Benbitour, Ali Yahia Abdenour, Ahmed Taleb Ibrahimi ont estimé que les conditions pour organiser des élections ne sont pas réunies. En effet, des dizaines de manifestants et d'acteurs politiques sont toujours en prison, les médias lourds sont fermés au débat libre et les espaces d'expression sont de plus en plus réduits. K. A.