Après avoir bravé les chaleurs torrides des mois de juillet et août, les milliers de citoyens qui tiennent à leur mouvement ont été, encore une fois, malgré le froid et la pluie glaciale qui tombait durant toute la journée, au rendez-vous de la marche hebdomadaire du vendredi. Hier, et à l'occasion de la 38e marche hebdomadaire du Hirak, ils étaient, encore et toujours, là, par milliers, hommes, femmes et enfants, à sillonner les principaux boulevards et artères de la ville de Bouira, à scander des mots d'ordre hostiles au pouvoir mais, surtout, à signifier leur refus clair et sans ambages de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. Et comme il fallait s'y attendre, les cinq candidats retenus pour cette joute électorale par l'Anie ont été pris pour cibles. En somme, la marche d'hier est venue confirmer la position des manifestants concernant l'élection présidentielle, mais, également, l'attachement de ces mêmes manifestants à cette patrie en brandissant les portraits des martyrs de la Révolution, comme Didouche Mourad, Ben M'hidi et autre Amirouche. D'autres portraits des détenus du Hirak sont toujours brandis, entre autres, celui de Lakhdar Bouregâa, l'authentique moudjahid qui croupit en prison à cause de son soutien franc au Hirak, ou encore ceux des autres détenus, comme Karim Tabbou, Fodhil Boumala, Samira Messouci, et tant d'autres anonymes, pour lesquels, chaque vendredi, le peuple réclame la liberté. Notons que le nombre de citoyens qui sont engagés dans le mouvement s'est réduit drastiquement dans la wilaya de Bouira, et, depuis plusieurs semaines, les régions de Sour-el-Ghozlane et Aïn Bessem. Y. Y.