Rudement impactée par les mesures restrictives d'importation des kits CKD/SKD, la jeune industrie du montage de téléphonie mobile se retrouve comme qui dirait au seuil de la mort, si l'on doit se fier aux propos d'un cadre du ministère de l'Industrie repris par l'agence officielle. Les opérateurs engagés dans l'industrie du montage de téléphones mobiles sont désormais soumis au droit ordinaire et, ainsi, ils sont tenus de se débrouiller comme ils le pourront pour s'approvisionner en kits puisqu'ils ne seront plus concernés par le dispositif d'importation des collections SKD/CKD. «Il n'est pas question de geler cette activité. C'est juste que le Projet de loi de finances pour 2020 exclut le montage de téléphonie mobile du dispositif d'importation des collections SKD/CKD, offrant des avantages aux investisseurs dans le montage notamment de l'automobile, de l'électroménager et l'électronique», a indiqué la même source à l'APS en mettant en avant l'argument selon lequel le montage de smartphones «n'encourage pas l'intégration nationale alors que la facture d'importation de ces composants est très importante». Un argument qui doit faire «tiquer» certains puisque, entre les lignes de la déclaration de la source responsable au ministère concerné qui s'est confiée à l'agence officielle, on doit comprendre que les «autres industries» fonctionnant grâce à l'importation des kits SKD/CKD assurent un taux d'intégration qui fait d'elles une véritable industrie. Quel que soit l'argument des pouvoirs publics, en tous les cas, les opérateurs du montage de téléphonie mobile ayant envie de poursuivre dans le créneau seront dorénavant tenus de se soumettre au paiement des taxes d'importation des composants sans espérer bénéficier des avantages dont peuvent se prévaloir les autres opérateurs spécialisés dans le montage, c'est-à-dire l'automobile, l'électroménager et l'électronique. Une décision qui risque, à n'en pas douter, de prendre l'allure d'un arrêt de mort pour de nombreuses entreprises, avec tout ce que cela engendrera comme coûts. Cette exclusion du dispositif d'importation des collections SKD/CKD a été entérinée après «deux années d'observation de l'activité en question et le constat qu'il s'agit dans la majorité des cas d'importation de produits finis déguisés», a expliqué la voix s'étant exprimée au nom du ministère de l'Industrie. M. Azedine