Les enseignants du cycle primaire ont observé, une nouvelle fois, hier lundi, une journée de grève et des rassemblements au niveau des différentes directions de l'éducation. Le syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), qui a rejoint ce mouvement, à la base sans couverture syndicale, a estimé le taux de suivi à 68% au niveau national. Le secrétaire général du ministère de l'éducation nationale a reçu des représentants d'enseignants. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les enseignants du primaire ne décolèrent pas. Hier encore, et comme chaque lundi, depuis maintenant plus d'un mois, de nombreux établissements primaires ont été paralysés par un mouvement de grève d'une journée. Ce mouvement a été accompagné par des rassemblements, tenus au niveau des différentes directions de l'éducation des wilayas. A l'origine, l'appel à la grève dans le cycle primaire était spontané et n'avait aucune couverture syndicale. Or, depuis quelques semaines, le SNTE a décidé de rejoindre et de soutenir les revendications de ces enseignants. Même si certains continuent de refuser n'importe quelle couverture syndicale et crient, haut et fort, que ce mouvement n'appartient à aucun syndicat du secteur. Contacté, Abdelkrim Boudjenah a indiqué que son syndicat a déposé un préavis de grève officiel au niveau du ministère de l'éducation pour le débrayage d'hier. M. Boudjenah affirme même que son syndicat ne soutient pas seulement le mouvement des enseignants, mais c'est le SNTE qui a lancé l'appel à la grève. d'ailleurs, dit-il, « ce n'est qu'après l'appel du SNTE à la grève, depuis plus de deux semaines, que ce mouvement a connu une grande mobilisation. Ceux qui refusent une couverture syndicale n'ont aucune représentativité, et s'ils ne veulent pas nous rejoindre, libre à eux de débrayer comme ils veulent, et s'il le faut, nous allons organiser notre mouvement un autre jour, dorénavant». Selon le syndicaliste, le taux de suivi de ce mouvement a atteint hier les 68% au niveau national. M. Boudjenah reconnaît que la tutelle n'a pas encore réagi à son préavis de grève. Mais qu'importe, le syndicat est déterminé, dit-il, à poursuivre la protestation jusqu'à satisfaction de ses revendications. Et il n'exclut pas de durcir le mouvement. Dans sa plateforme de revendications, le syndicat revendique la modification du statut particulier, de sorte à reclasser les enseignants du secondaire, du moyen et du primaire au même grade de base, et le réexamen des heures de travail des enseignants du primaire par rapport au temps de travail du moyen et du secondaire. Le SNTE demande également l'application immédiate du décret présidentiel 266/14, avec effet rétroactif à compter de 2014, le recrutement de superviseurs afin d'assurer l'encadrement des élèves dans la cour et les cantines pour dispenser les enseignants de ces tâches non pédagogiques, réinstaurer le système de spécialisation dans l'enseignement primaire, notamment pour l'éducation sportive, les mathématiques et la peinture, afin de réduire les tâches de l'enseignant. Le syndicat qui rejette également la décision de travailler les samedis, demande aussi la réouverture du dossier de la médecine du travail et la révision du programme dans le primaire. Du côté du ministère de l'éducation nationale, c'est le SG qui a reçu un groupe de représentants des enseignants. Ces derniers ont imposé un seuil de revendications à satisfaire rapidement avant de hausser le ton et aller vers trois jours de grève par semaine. S. A.