De nos envoyés spéciaux à Souk-Ahras et à Guelma, Mohamed Kebci et Samir Sid. C'est un Ali Benflis sûr de lui, serein et offensif qui s'est exprimé lors de son troisième meeting électoral en vue de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. C'était hier lundi à Souk-Ahras, lorsque le président du parti des Avant-gardes des libertés a poursuivi la défense de son option participationniste au prochain scrutin. Le pays endure une grave crise politique, économique et sociale qui n'autorise point une quelconque position de spectateur. Et de rappeler avoir eu la même attitude lors de l'élection présidentielle d'avril 2014, tout en sachant qu'elle allait être entachée de fraude. Benflis ne manquera pas de convoquer l'Histoire pour appuyer son choix de participer au rendez-vous du 12 décembre prochain. « Mon père et mon frère sont tombés au champ d'honneur sans avoir de sépultures. Et que leur dirai-je ? Comment je les affronterai quand je les aurai rejoints? » Pour Benflis, sa participation n'est qu'un devoir national, promettant d'aller plus que les revendications du mouvement populaire du 22 février, dont il loue le pacifisme et la tolérance. Il appellera dans ce sens à la poursuite de cette révolution, estimant que l'instauration de la démocratie relève d'un long et laborieux combat politique. Fort à propos, le candidat fait également l'éloge de l'Armée nationale populaire qui a accompagné et accompagne encore cette révolution tranquille qui, selon lui, nous a libérés de la tyrannie de la bande, comme l'a fait la génération de Novembre 1954. Benflis déclinera, une fois de plus, ses trois urgences, dont l'urgence politique qui dicte, estime-t-il, l'élection d'une nouvelle Assemblée populaire nationale, non sans avoir revu en profondeur la loi sur les partis politiques et celle portant régime électoral. Une nouvelle Chambre basse du Parlement dont la majorité aura à former et à guider un nouveau gouvernement et avec la prérogative parlementaire de lui retirer la confiance ou de la lui renouveler. Ceci en sus d'un partage de prérogatives entre la présidence et l'exécutif, dans le cadre d'un régime semi-présidentiel. Dans le domaine économique, Benflis renouvellera son engagement à réduire drastiquement le train de vie de l'Etat en sus d'un contrôle rigoureux des deniers publics. Il évoquera également son idée de mise en place de quinze pôles économiques, dont un dédié au Grand Sud. Aussi, le président du parti des Avant-gardes des libertés parlera de l'impératif de mettre le cap sur l'exploitation de l'énergie solaire dont regorge cette grande région. À relever la présence à ce meeting de Benflis de Mohamed Djahid Tounsi, l'ex-secrétaire général du mouvement Islah. Un soutien qui s'ajoute à celui déjà apporté par Tahar Benbaïbeche et Noureddine Bahbouh, respectivement présidents de Fadjr el Djadid et de l'UFDS. Aussi, le président des Avants-gardes des libertés revendique le soutien de nombre de jeunes militants du FLN dont il avait été le secrétaire général par le passé. Par ailleurs, dans l'après-midi, Ali Benflis a animé un autre meeting à Guelma durant lequel il plaidera, notamment, pour une «économie de marché sociale». Une politique qui, expliquera-t-il, repose sur deux piliers. A savoir «la libre initiative et la répartition équitable des richesses. Ce qui permettra au riche de trouver son compte et au pauvre d'avoir ses droits». A noter que, durant la tenue de ce meeting à Guelma, un groupe de personne tenait un sit-in aux alentours de la salle pour exprimer leur rejet des élections. M. K.