La Coordination nationale des adjoints de l'éducation a opté, hier, pour le gel du mouvement de débrayage de quatre jours entamé le jour même de la rentrée scolaire. Pourtant, ce syndicat avait décidé lors de la réunion de son conseil national, tenue il y a quelques semaines, de ne plus recourir à la suspension de la grève tant que le ministère de l'Education nationale n'a pas affiché sa réelle volonté à entreprendre un dialogue sérieux avec les représentants de ce corps. Un corps dont les travailleurs ont été déclassés lors de l'élaboration du statut spécifique aux adjoints de l'éducation. « Nous avons décidé de ne plus geler notre grève. Nous l'avons fait par le passé, mais le ministère n'a pas tenu ses engagements », a précisé à la veille du débrayage, Mourad Fartaki, porte-parole de la coordination. Mais voilà qu'après près deux jours de grève, la coordination jette l'éponge en décidant de geler la protesta, qu'est-ce que le syndicat a obtenu de la tutelle pour abandonner la partie ? Rien à l'exception de promesses. Hier, au deuxième jour de la grève dont le taux de suivi, selon ses initiateurs, a dépassé les 70%, les leaders de la coordination ont été reçus par le secrétaire général du département de Benbouzid, Boubekeur Khaldi. Ce dernier leur a proposé de geler la grève, en contrepartie, la tutelle s'engage à reprendre les pourparlers avec eux autour de l'ensemble des revendications exposées lors de la création de la commission mixte composée de représentants de la coordination et du ministère de l'Education. Pour rappel, la coordination, qui est placée sous la bannière du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), a justifié le retour à la contestation par le statu quo imposé par la tutelle face à leurs légitimes revendications. Les négociations avec le ministère étant dans l'impasse, les responsables de la coordination avaient opté pour le durcissement et la radicalisation de leurs actions. Ils ont juré de ne pas faire marche arrière. Partant de ce fait, ils avaient programmé une action de protestation qui sera reconduite mensuellement et ont envisagé d'aller vers une grève illimitée, et ce, jusqu'à l'aboutissement de toutes leurs revendications, plus particulièrement celle ayant trait à la reclassification des adjoints de l'éducation déclassée à la catégorie 7 par le nouveau statut particulier. Justement sur ce point, notons que la revendication essentielle des adjoints de l'éducation nationale est la révision du statut particulier avec une classification de ce corps à la catégorie 10 au lieu de 7 actuellement et le droit à la promotion au poste de surveillant général. Elle revendique également l'ouverture de cycle de formation pour le recyclage des adjoints de l'éducation. Il s'agit aussi de la réduction du volume horaire de 36 heures à 28 heures par semaine. La coordination avait organisé plusieurs actions de débrayage et des rassemblements pour faire pression sur la tutelle. Ils n'ont pas eu, malheureusement, gain de cause. Lors des précédents pourparlers, la coordination avait proposé un avant-projet de statut et suggéré notamment l'amendement de l'article 18 du statut actuel qui oblige les adjoints de l'éducation à assurer les permanences durant les vacances scolaires. Ils ont également proposé l'amendement de 11 articles. Ce n'est qu'après l'élaboration des amendements que le ministère avait, selon M. Fartaki, décidé, sans aucune raison valable et sans même informer les concernés, de rompre les pourparlers. Cela s'est passé le 14 juin dernier. Aujourd'hui, le ministère invite une fois de plus la coordination à s'asseoir autour de la table des négociations où les mêmes dossiers seront au menu.