Le candidat à la présidentielle du 12 décembre prochain, Abdemadjid Tebboune a réuni jeudi dernier ses fans à la salle Ahmed-Bey (Zénith) à environ 20 km du centre-ville de Constantine, où l'accès s'est fait uniquement sur invitation. Face à une assistance triée et acquise, le candidat a expliqué les grandes lignes de son programme se basant «sur toutes les données politiques, économiques et sociales actuelles» énumérées dans un discours électoral qui n'a duré que 30 minutes, avec un engagement de remettre de l'ordre dans le domaine économique et en finir avec le phénomène des projets fictifs et la surfacturation. D'emblée, il a apporté une mise au point aux dernières informations circulant au sujet du financement «douteux» de sa campagne électorale, notamment après l'arrestation de l'homme d'affaires Omar Allilat, en affirmant que «ce sont des allégations qui ont pour objectif d'empêcher le parcours entrepris vers des élections salvatrices» et d'ajouter «L'homme honnête restera toujours honnête.» C'était là une courte parenthèse ouverte par le candidat qui s'est attaqué ensuite aux grands chantiers de son programme, en commençant par l'engagement de transmettre le flambeau aux jeunes, à travers une ouverture aux jeunes compétences. «Je m'engage, si je suis élu à la tête du pays, à réviser la Constitution pour la consécration de la séparation des pouvoirs et la consolidation des institutions et à favoriser la transmission du flambeau aux jeunes», a-t-il déclaré. Les priorités ainsi établies, le candidat à la présidentielle commencera par la Constitution car l'actuelle «présente des lacunes dans la gestion des périodes de crises, dans la séparation des pouvoirs et dans la gestion des élections», a-t-il encore expliqué avant de poursuivre avec un autre engagement, en faveur cette fois-ci de la révision du code électoral en vigueur pour mettre fin à l'emprise de l'argent sale sur les élections à travers sa criminalisation, pour juguler le phénomène de l'achat de sièges aux Assemblées populaires élues. Les secteurs qui seront chamboulés impérativement sont la santé, l'agriculture et l'éducation selon M. Tebboune qui compte également s'attaquer au problème de chômage. Ce dernier a atteint les 27% au niveau des jeunes et 38% pour les femmes. «Ce ne sont pas des promesses électorales mais des engagements», a-t-il lancé. Après avoir souligné le triomphe du mouvement du 22 février qui a réussi à torpiller le projet du 5e mandat «qui a failli faire basculer le pays dans le ridicule», Tebboune a estimé que «le départ de nombre de figures de la scène politique a été le début d'une campagne d'assainissement» tout en appelant au respect des avis en faveur du boycott de la présidentielle, il dira que «nul n'a le droit d'empêcher les citoyens de voter» mettant en garde contre les risques des périodes de transition et des désignations directes, qui vont à l'encontre de la démocratie. Ilhem Tir