Quelque 400 sièges sur les 3 000 que compte la salle étaient occupés par, notamment, les membres de la délégation qui s'est déplacée avec le candidat, les journalistes venus d'Alger, ceux de Constantine et quelques élus et hommes d'affaires. "Les vieux réflexes ont la peau dure", dit l'adage. Pour autant, la maxime est vérifiable au regard des contours du premier rassemblement à Constantine pour le compte d'un candidat à la magistrature suprême, tenu, ce jeudi, par Abdelmadjid Tebboune à la salle des spectacles Ahmed-Bey (Zénith). Au-delà de l'aspect "privé" qui contraste avec le caractère populaire des meetings de campagne électorale, celui-ci aura, en effet, dévoilé que les pratiques d'une ère que l'on pensait révolue sont toujours de mise. En effet, en dépit de l'éloignement de la salle du centre-ville de Constantine, qui constitue d'emblée un handicap de taille pour les férus de politique qui aimeraient écouter un potentiel futur président, et de l'immensité de celle-ci (3 000 places), l'on aura tout de même cadenassé l'accès par un dispositif sécuritaire impressionnant et des barrages filtrants n'autorisant le passage qu'aux invités dûment "accrédités". Et c'est ainsi que le "Zénith", qui ne figurait pourtant pas parmi les salles retenues par l'Anie pour la campagne et ayant fait l'objet d'un tirage au sort départageant leur occupation entre les cinq candidats, a accueilli des dizaines de résidentes des cités universitaires, des employés des six entreprises de la wilaya et de plusieurs jeunes qui ne dépassent pas la vingtaine, ramenés des wilayas avoisinantes par une dizaine de bus visibles au parking de l'imposant édifice. Du beau monde pour une présence rémunérée vraisemblablement à 2 000 DA, selon les indiscrétions et les échanges tenus entre les présents eux-mêmes. Quelque 400 sièges sur les 3 000 que compte la salle étaient occupés par, notamment, les membres de la délégation qui s'est déplacée avec le candidat, les journalistes venus d'Alger, ceux de Constantine et quelques élus et hommes d'affaires. C'est donc dans ce climat particulier que Tebboune s'est adressé à ses "sympathisants" pendant près de vingt minutes dans une ambiance à la limite du maussade. Réitérant la promesse d'honorer les 54 engagements de son programme électoral, Abdemadjid Tebboune alertera sur tous les voyants qui sont au rouge et la situation très peu reluisante dans différents secteurs. "Université, éducation, agriculture… sinistrées", reconnaîtra-t-il. Sa priorité sera pour autant consacrée à la révision constitutionnelle puisque, selon lui, la crise actuelle a révélé que la loi fondamentale recèle un vide criant en termes de séparation des pouvoirs et de gestion des rendez-vous électoraux, d'où l'impératif aussi d'une révision de la loi électorale. Partant, il rappellera que ses réquisitoires contre l'argent sale, qui a gangréné la vie politique du pays, lui avaient coûté très cher, allusion à son dernier congédiement de la chefferie du gouvernement. Abordant le hirak, "béni", selon lui, pour avoir annihilé les velléités d'un cinquième mandat, le prolongement du quatrième et provoqué le départ de nombreuses figures du système, il jugera qu'on ne peut s'accommoder d'une position hostile aux élections et favorable à une phase de transition, ce qui constitue pour le candidat Tebboune "le lit de la dictature".