Lors d'un meeting populaire tenu, avant-hier, à la salle Ahmed Bey (Constantine), le candidat à la présidentielle du 12 décembre, Tebboune Abdelmadjid, a estimé que ce qui s'est passé ces deux derniers jours n'est qu'une tempête dans un verre. Sans trop s'étaler sur les liens tirés par certains dans sa relation avec Omar Alilat, arrêté pour corruption et financement occultes de partis, ou les mouches électroniques qui tentent de lui porter préjudice et contre lesquelles il préconise d'user d'insecticides, M. Tebboune a considéré que cela ne mérite pas d'en parler. Puis passant au plus sérieux dans ses thèmes de campagne, il affirmera que tous les secteurs sont sinistrés. La santé, l'habitat... tous les secteurs nécessitent un audit profond, dira-t-il, s'engageant à tout mettre en œuvre pour remédier à la situation. Le candidat a précisé qu'il ne s'agit pas de promesses mais de réels engagements contenus dans son programme électoral et comprenant 54 engagements, qui «pose un diagnostic et propose un remède aux problèmes en matière économique, politique et sociale». Soutenant qu'il « fera entrer l'Algérie dans une nouvelle étape en honorant les sacrifices des martyrs et en restant fidèle aux principes de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954 », M. Tebboune s'est engagé à « remettre de l'ordre » dans les importations et à en finir avec le phénomène des projets fictifs et la surfacturation. Aussi, il a plaidé pour la transmission du flambeau aux jeunes générations. « On va ouvrir une porte qui ne se refermera jamais », a-t-il soutenu à ce propos devant un public enthousiaste. M. Tebboune a saisi également l'occasion pour réitérer son engagement, s'il est élu à la tête de la magistrature suprême, de « revoir la Constitution pour la consécration de la séparation des pouvoirs et la consolidation des institutions, ainsi que la révision du Code électoral en vigueur pour mettre fin à l'emprise de l'argent sale sur les élections à travers sa criminalisation pour juguler le phénomène de l'achat de sièges aux Assemblées populaires élues ». Et il ne manquera pas de faire un clin d'œil au Hirak, à ses débuts, souligne-t-il, dont «le triomphe» a torpillé le projet du 5ème mandat et la prolongation du 4ème mandat, «qui a failli faire basculer le pays dans le ridicule». Evoquant la prochaine échéance électorale, Tebboune a encore soutenu que la tenue de la présidentielle en cette conjoncture précise était «un impératif national» pour «sauver le pays des menaces qui le guettent et barrer la route aux tenants des complots». Non sans admettre le respect dû aux avis « en faveur du boycott de la présidentielle », M. Abdelmadjid Tebboune a rappelé que «nul n'a le droit d'empêcher ces concitoyens de voter», mettant en garde contre «les risques des transitions qui vont à l'encontre de la démocratie». Notons que, excepté la manifestation d'un représentant des policiers radiés, qui s'est levé à l'intérieur de la salle Ahmed Bey, avant l'arrivée de M. Tebboune, pour dénoncer « le terrorisme administratif », le meeting s'est déroulé dans une bonne atmosphère.