Le wali Far Bachir n'a pas écarté jeudi passé le recours à la force publique dans les prochains jours pour la réouverture du centre d'enfouissement technique de Taher qui a été fermé le 9 juin dernier par des citoyens de la localité de demina afin de relancer les travaux du projet portant la réalisation d'un nouveau casier et l'installation d'une station de lexiviat en vue de prendre en charge le problème des liquides qui s'entassent dans ce CET, objet de leur grogne. Le même responsable a ajouté, lors de la quatrième session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya consacrée aux dossiers de l'environnement, de l'emploi et du budget de wilaya, qu'il a essayé par le dialogue de convaincre ces citoyens opposés au projet, de son importance, vainement. «Si on n'ouvre pas le CET de Demina, Taher est menacée par une catastrophe écologique à cause des déchets qui s'entassent dans de nombreux quartiers de cette commune, a-t-il prévenu en affichant une certaine fermeté pour la résolution de ce problème et la relance de ce projet qui sera réalisé en coordination avec l'agence nationale des déchets pour un montant de 80 millions de dinars. Une simple virée aux quartiers de Taher nous renseigne sur l'ampleur de la prolifération des ordures à chaque coin de rue, ce qui constitue un sérieux danger sur la santé des citoyens. De son côté, le président de la commission de la santé, de hygiène et de la protection de l'environnement relevant de l'APW a dressé un réquisitoire acerbe à l'égard du centre d'enfouissement technique de Taher qui se trouve dans un piteux état : le glissement de sa partie basse, le déficit en matériel, l'effondrement de son mur de protection et l'inexistence d'un centre de tri. Des élus ont également soulevé le problème de la prolifération des déchets dans de nombreuses localités de la wilaya, ce qui constitue un terrain fertile pour la propagation des maladies de tout genre, ont-ils souligné. Répondant aux questions de certains élus, le directeur de l'environnement et des énergies renouvelables a mis en avant les efforts consentis par son instance en annonçant que toutes les communes de la wilaya sont pourvues de plans de gestion des déchets mais 11 seulement sont actualisés, pointant du doigt les communes qui ne jouent pas le jeu, a-t-il souligné, ajoutant que l'Agence nationale des déchets a recensé, sur la base d'une enquête réalisée en mai dernier, l'existence de 28 décharges dont une bonne partie se trouve dans des endroits sensibles citant entre autres , les oueds, la plages et les forêts. Il a révélé, en outre, que ses services ont fermé 10 décharges sauvages dans dix communes. «Nous sommes contraints de louer quotidiennement des camions pour transporter 80 tonnes de déchets de la commune vers le centre d'enfouissement technique d'El-Milia, sur une distance de 120 kilomètres. C'est vraiment coûteux. C'est une charge supplémentaire pour la trésorerie», nous avait confié le président de l'Assemblée populaire communale de Taher en août dernier. En attendant la réouverture du CET de Taher, les communes de Chekfa, Chahna, Kennar, Emir-Abdelkader et Oudjana croulent sous les ordures et les risques d'une catastrophe écologique hantent leurs habitants. Notons, enfin, que la 4e session de l'APW prendra fin dimanche avec le dossier de l'emploi. Bouhali Mohammed Cherif