La fermeture du centre d'enfouissement technique (CET) de Demina relevant de la commune de Taher, par des citoyens de ladite localité depuis plus d'un mois, risque de provoquer une catastrophe écologique dans certaines localités des communes de Taher et de Oudjana qui déversent leurs déchets dans ce centre. Des habitants de certains quartiers de la commune de Taher ont exprimé leurs inquiétudes quant aux déchets qui s'entassent. C'est le cas des ordures ménagères des quartiers de Tassifet, Aïn Krineh et Boucherka . Ainsi , les habitants du quartier de l'ancienne gare située à des centaines de mètres du siège de la mairie , ont fermé la route à l'aide de sacs-poubelle en signe de protestation contre l'absence des rotations de collectes des immondices. Pour leur part, des riverains de l'hôpital Saïd-Mejdoub de Taher ont exprimé leur désarroi concernant leur quartier qui croule sous les ordures. Par ailleurs, en empruntant le chemin de wilaya 135 reliant Taher à Chekfa, nous avons été désagréablement surpris par des dizaines de tonnes de déchets qui s'entassent à proximité de oued Nil réputé pour sa fertile plaine et ses riches fermes agricoles de pastèques. Ce qui constitue un terrain propice pour la propagation des maladies de tous genres. Interrogé, le président de l'Assemblée populaire communale de Taher n'a pas caché son inquiétude sur une situation qui perdure depuis le 9 juin dernier. «Nous sommes contraints de louer quotidiennement des camions pour transporter les déchets de la commune vers le centre d'enfouissement technique d'El Milia, sur une distance de 120 kilomètres. C'est vraiment coûteux. C'est une charge supplémentaire pour la trésorerie». Il convient de souligner que ce sont les citoyens de la localité de Demina qui ont fermé ce centre en signe de protestation contre la perpétuelle dégradation de leurs conditions de vie qu'ils jugent insupportables à cause des odeurs en provenance de ce centre qui , de l'avis du maire, n'a pas été construit conformément aux normes car il est dépourvu d'un centre de tri et d'une déchetterie. Pis, il fonctionne à l'aide d'un groupe électrogène faute d'un raccordement électrique depuis sa réalisation il y a plusieurs années par la Direction de l'environnement, a-t-on constaté sur les lieux. Du côté des citoyens frondeurs, les avis sont unanimes, ils ont décidé de poursuivre leur mouvement pour une éventuelle délocalisation de ce centre qui n'a de centre que le nom. C'est une vraie décharge sauvage, a pesté Omar, quinquagénaire rencontré non loin d'un café de cette mechta qui compte pas moins de 1 500 habitants. De nombreux citoyens souffrent de problèmes respiratoires. Ajoutant «cette décharge a mis fin à toute vie dans cette région. De nombreuses familles ont été contraintes d'abandonner leurs biens et leurs étables et quitter les lieux pour s'installer ailleurs. Face à la fermeture de ce CET, de nombreux quartiers des communes de Taher, Oudjana, Emir-Abdelkader croulent sous les ordures .Une situation qui risque de provoquer l'irréparable en ces temps de grandes chaleurs dans une wilaya dont le système de santé est agonisant .Un état déplorable qui interpelle les autorités compétentes. Rappelons que le centre a bénéficié récemment de l'extension de deux casiers et d'une station mobile de lixiviation pour un montant de 150 millions de dinars. Bouhali Mohammed Cherif