Tunis, Mohamed Kettou Enfin, la liste du gouvernement tunisien a été rendue publique après un suspense qui n'a que trop duré. Invités à une conférence de presse, mercredi dans la soirée, les médias sont restés encore une fois sur leur faim. Le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli, a tout dit sauf ce qu'attendaient les journalistes, soit la liste de ses ministres. Pourtant, Habib Jemli venait de remettre la fameuse liste au président de la République, ultime phase de la formation du gouvernement. Ce contrepied a fait l'objet de commentaires divers de la part des présents et sur les pages Facebook. D'aucuns y ont vu une manœuvre destinée à cacher la «mésentente» entre le chef de l'Etat et le chef du gouvernement désigné, à propos de certains noms. Cela s'explique par l'annonce par la présidence de la République que les concertations étaient encore en cours. Cependant, la liste portée à la connaissance du peuple tunisien, 24 heures après la conférence de presse, laisse entrevoir la même structure gouvernementale. Côté nouveauté : la femme y est représentée mieux qu'elle ne l'était et la moyenne d'âge des ministres est de 50 ans. Le plus jeune est âgé de 31 ans alors que le plus vieux est âgé de 69 ans. Selon Habib Jemli, ce gouvernement est constitué d'indépendants, qui répondent aux critères de la compétence, de l'intégrité et de la capacité de bien gérer les départements qui leur sont confiés. Cependant, l'établissement de cette liste n'a pas été facile en raison «des contraintes fixées» par M. Jemli. Il s'agit - comme il n'a cessé de le marteler- de placer l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. Cette liste qui comprend, outre le chef du gouvernement, 42 ministres et secrétaires d'Etat, dont six femmes, a été transmise jeudi par le Président Kaïs Saied au Parlement. Celui-ci tiendra une séance plénière, au plus tôt lundi, pour lui accorder ou non la confiance requise pour entrer en fonction. Les postes de souveraineté ont été confiés à Hedi Gdiri (Justice), Imed Derouiche (Défense), Sofiene Selliti (Intérieur) et Khaled Shili (Affaires étrangères).